5 Marie Victoire Hervé 

5.6.02.5 Marie Victoire Hervé (1796-post.1861), 5e génération

François Hervé (1760-1843), laboureur, désespère sans doute de ne jamais avoir d’aide sur sa terre lorsque Félicité Perpétue met au monde une cinquième fille.  Le père de François avait hérité d’une terre, car son beau-père avait plusieurs filles à marier, mais dans le cas de François sa terre est trop petite pour être divisée en parcelles afin d’être donné en dote, favorisant ainsi le mariage de ses cinq filles.  Marie Victoire Hervé naît le 11 juin 1796 et est baptisée le même jour dans la chapelle de Saint-Roch-des-Aulnaies.  Il est probable que le voisin Michel Caron (1757-1804), ait été le parrain de l’enfant[1].  Il y a bien son fils portant le même prénom, mais il n’a que treize ans.  Comme il l’a fait en 1789 lors de la naissance de Marie Perpétue, le couple choisit pour marraine une fille des voisins Joseph Ouellet (1716-1794) et Marie Josephte Lisot (1725-1821) c’est-à-dire Marie Angélique Ouellet (1762-1837).

Le 27 janvier 1821, accompagnée de son père et d’une bonne partie de sa famille, Victoire se présente devant le notaire Rémi Piuze pour parapher son contrat de mariage avec Louis Ouellet, celui qui la courtise depuis un certain temps[2]Victoire épouse Louis André Ouellet le 30 janvier 1821 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière[3].  Le curé lors du mariage inscrit André à son registre bien que le marié se prénomme Louis ; il s’agit du prénom qu’il avait reçu à son baptême et qu’il portera toute sa vie.  André (1795-1866) est le frère aîné de Louis, celui qui s’était fait « soldat de Sa Majesté » George III dit le Fermier, roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande en 1812, au grand dam des Canadiens de son village qui avaient sympathisé avec les Américains.  Victoire a près de vingt-cinq ans lors du mariage alors que Louis, fils d’une famille de plus de vingt enfants, en aura vingt et un à la fin de l’été. 

Victoire enfantera une dizaine de fois à Sainte-Anne-de-la-Pocatière où tous ses enfants seront baptisés.  Elle accouchera de son dernier enfant en 1841, soit vingt ans après son mariage.  Ses enfants sont : Louis né le 16 novembre 1821, Jean né le 23 janvier 1824, Georges né le 11 août 1825, Marie Lucie née le 22 juillet 1827, Miladie née le 7 mars 1830, Magloire né le 27 mai 1832, François né le 22 novembre 1834, Louis Napoléon né le 25 juillet 1836, Philomène née le 2 août 1837 et finalement Édouard né le 14 février 1841.

Mis à part sa sœur Félicité qui est décédée bien avant le grand départ du clan de la famille de François Hervé pour le bas du fleuve, Victoire sera la seule qui demeurera à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.  Elle y aura vécu une bonne partie de sa vie car elle est toujours là en 1861[4]

Il ne faudra pas se surprendre qu’elle soit allée finir ses jours dans le bas du fleuve, car plusieurs de ses enfants sont établis dans les villages de Sainte-Luce, Sainte-Flavie et Saint-Moïse.

[1] ROY, Léon. Les terres de la Grande-Anse, des Aulnaies et du Port-Joly. Lévis, Fortin & fils, 1951, pages 225-226.  Il y a eu trois Michel Caron qui ont vécu à Saint-Roch-des-Aulnaies à l’époque.  Les deux autres Michel Caron (1734-1800) et Michel Caron (1763-1831) avaient de toute évidence quitté Les Aulnaies vers 1783 pour s’établir à Yamachiche. Dans : A.N.Q.  Assemblée nationale du Québec, députés. [En ligne].  http://www.assnat.qc.ca/fr/deputes/caron-michel-2425/biographie.html [page consultée le 07/07/2016].   

[2] A.N.Q., GN. Minutier Rémi Piuze, 27 janvier 1821. 

[3] BAnQ., Registre de la paroisse Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 30 janvier 1821.  

[4] B.A.C., G., Recensement de 1861, Sainte-Anne-de-la-Pocatière, comté de Kamouraska, page 226-32.