Sébastien Dominique, né à l’Isle-aux-Coudres le 26 septembre 1736, doit son prénom à son père d’une part, et d’autre part, à son parrain le jeune Dominique Bonneau (1722-1783) qui a quatorze ans ; il est le fils du deuxième voisin de son père en allant vers le sud, Dominique Bonneau dit Labécasse (1691-1755). Il peut apparaître curieux de noter qu’un deuxième garçon est baptisé avec le prénom du père. On se souviendra que l’aîné des garçons avait été baptisé Zacharie Sébastien. Cette pratique était fort commune à l’époque; dans bien des familles, au moins un garçon portait le prénom du père pour le faire perdurer. Si la santé de cet enfant était douteuse, on n’hésitait pas à nommer un autre garçon du prénom du père. Comme on le verra, Sébastien Dominique ne trahira pas cette tradition puisque deux de ses fils porteront son prénom.
« L’an mil sept cent trente six le vingt sept septembre a esté baptisé par moy pretre missionnaire de la baye St paul en l’Eglise de l’ysle aux Coudres un fils né du vingt six du même mois du legitime mariage de sebastien hervé et de Rose tremblay les pere et mere, lequel a eté nommé Sebastien dominique par dominique boneau et par marie debien les parain et marainne qui ont declaré ne scavoir sygner dece enquis
Chaumont ptre. [1]»
C’est aussi en 1736 que le roi de France, Louis XV interdit l’utilisation d’esclaves en Nouvelle-France et que son intendant Hocquart, émet une ordonnance pour fixer la manière d’affranchir ceux qui y étaient utilisés. Cela par contre, les censitaires de l’Isle n’en surent probablement rien puisqu’ils étaient tous trop pauvres pour posséder un esclave.
Sébastien le troisième, né Sébastien Dominique Hervé et décédé Dominique Harvai[2], est surtout connu à l’Isle sous le nom de Dominique Hervé ou pour les curés et tabellions, Sébastien Hervé, Sébastien Dominique Hervé et Dominique Hervé, qui se plaisaient à écrire notre patronyme « Hervé » dès la fin du XVIIe jusqu’au début du XIXe siècle. Dans la vie de tous les jours, il porta le prénom de Dominique.
Pilote de son métier, ou « habitant-navigateur » comme on le disait dans le temps[3], à la fin de sa vie sur la mer il était sans doute connu sous les noms de Sébastien Dominique Harvey et Dominique Sébastien Harvey et surtout Dominique Harvey, une orthographe de notre patronyme qui a vite pris forme en dehors de l’Isle après la Conquête[4].
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[1] BAnQ., Registre de St-François-Xavier de la Petite-Rivière-St-François, le 27 septembre 1736.
[2] BAnQ., Registre de Saint-Louis-de-France de l’Isle-aux-Coudres, le 10 avril 1812.
[3] À l’époque, l’agriculteur n’acceptait pas un autre titre que celui d’ « habitant ». Dans MATHIEU, Jacques. La Nouvelle-France: les Français en Amérique du Nord, XVIe-XVIIIe siècle. Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2001, page 218.
[4] Voir le chapitre 02- Le patronyme Harvey pour plus de détails.