Louis Harvey au Manitoba
Louis Harvey (1862-1916)
Louis Harvey est probablement le second porteur du patronyme à s’être intéressé à l’Ouest canadien.
Né le 1er février 1862 à Chicoutimi[1], il est le fils de George Harvey (1832-1892) et d’Éliza Gagnon (1838-1900). Il a déjà vingt-cinq ans lorsqu’en 1887 il épouse Angéline Gaudreault à Chicoutimi[2]. Son père est agriculteur et il partage la terre du grand-père de Louis avec Prime (1830-1887), le frère aîné de son père. À la mort de Prime en 1887, son père et la famille se voit dans l’obligation d’envisager autre chose pour vivre. Ils choisiront les usines de la Nouvelle-Angleterre comme solution.
L’année suivante, les nouveaux mariés, Louis et Angéline prennent donc le train avec une partie de la famille de son père pour aller vivre et travailler à Lowell au Massachusetts (voir George Harvey à Lowell au chapitre11-3. L’exode des Harvey aux États-Unis). Le couple fait bande à part et Louis se trouve un emploi de menuisier. Il se loge avec sa femme à moins de deux kilomètres des parents dans une maison de l’avenue Caledonia dans un bled nommé Dracut, de l’autre côté du réservoir du ruisseau Beaver, un affluent du fleuve Merrimack. Dracut n’est en fait qu’une banlieue de Lowell.
Après le décès de son père en 1892, quelques années plus tard, quand tous ses enfants travailleront au moulin, sa mère Eliza emménagera chez lui, avec son frère Joseph (1876-1946)[3] ; elle décède chez lui à Dracut en 1900[4].
Après avoir passé plus d’une douzaine d’années en Nouvelle-Angleterre, peu de temps après le décès de sa mère, Louis et Angeline Gaudreault partent s’établir dans la paroisse Sainte-Anne des Chênes du village francophone de Sainte-Anne dans le comté de Provencher au Manitoba. Ils ne reviendront pas, ni aux États-Unis ni au Québec.
Ce village de près de mille habitants a une population majoritairement francophone. La paroisse Sainte-Anne-des-Chênes fut la première paroisse fondée au Manitoba l’un des plus anciens lieux de colonisation de cette province. Les pionniers de la région, originaires du Québec, ont habité la Pointe-des-Chênes dès l’année 1852. La municipalité où Louis et Angéline s’établissent est donc déjà fortement développée.
Le couple sans enfant habite au sud-ouest de la rivière Seine et Louis pratique, comme aux États-Unis, le métier de menuisier[5]. Bien qu’un certain nombre de natifs du Québec demeurent à Sainte-Anne, aucun parent du couple ne semble habiter le village[6]. Pourquoi est-il venu ? Il est peut-être arrivé avec d’autres francophones de Lowell ou de Dracut également natifs du Québec ou il a simplement répondu spontanément aux campagnes publicitaires du gouvernement canadien, lequel tente de rapatrier au Canada ses citoyens partis tenter l’aventure américaine en leur promettant des lots de colonisation dans l’Ouest canadien.
Quoi qu’il en soit, Louis ne vivra pas vingt ans au Manitoba. Il s’éteint le 19 mai 1916 dans son village d’adoption à l’âge de cinquante-quatre ans[7].
Louis a comme généalogie patrilinéaire les cultivateurs George Harvey (1832-1892) et Louis Hervé (1802-1866), le sous-voyer, capitaine de milice et entrepreneur forestier Louis Hervé (1762-1842), le cultivateur à l’Isle aux Coudres Pierre Hervé (1733-1799), l’un des colonisateurs de l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-François-Xavier de Chicoutimi, 2 février 1862.
[2] Ibid., 11 juillet 1887.
[3] 1900, Recensement fédéral américain, État du Massachusetts, comté de Middlesex, ville de Lowell, page 4.
[4] State of Massachusetts. Record of Deaths for the city of Lowell, 9 juillet 1900.
[5] B.A.C., G., Recensement de 1911, Manitoba, district de Provencher, Paroisse Sainte-Anne, microfilm e079_e001950276.
[6] B.A.C., G., Recensement de 1911, Manitoba, district de Provencher, Paroisse Sainte-Anne, microfilms e079_e001950270 à e079_e001950279.
[7] Le Bureau de l’état civil du Manitoba, Numéro d’enregistrement 1916,030303, décès de Louis Harvey, 19 mai 1916.