Les Harvey à Beaucanton

Didace Harvey (1870-1940)

Né à L’Anse-Saint-Jean au Saguenay le 15 mai 1870[1], Didace épouse une fille de l’endroit le 19 août 1887.  Lui et Marie Luce Jessée Lavoie auront sept enfants dont quatre survivront à leur enfance.

On le surnomme Idas.  Il est journalier et vit de la forêt, de la chasse et de la pêche.  Marie Luce met au monde son dernier enfant en 1903.  Le travail n’étant plus régulier à L’Anse-Saint-Jean, le couple quitte l’endroit un peu après l’accouchement pour partir vivre à La Malbaie où Idas sera bûcheron[2].  C’est de cet endroit que les quatre enfants quitteront la maison pour fonder leur propre famille (1907, 1911, 1914, 1916).  Ils ne partent pas très loin pour la plupart.  De fait en 1911, Idas et Marie Luce habitent au village, sur la rue Saint-Antoine, entre leurs filles Palma (1890-post.1936) et Edith (1892-1947).  C’est d’ailleurs chez cette dernière qu’ils se réfugieront à la fin de la décennie lorsqu’Idas perdra la vue[3].  On n’en connaît pas les circonstances, mais l’on sait que son aîné est décédé de la grippe espagnole en 1918[4]Idas aurait-il été atteint lui aussi ? Ceci aurait pu causer l’aggravation d’une condition préexistante. Quoique fussent les motifs qui amenèrent sa perte de la vue, Idas finira sa vie chez sa fille Édith.  En 1931, c’est Marie Luce qui apporte le salaire et le couple est maintenant à loyer chez sa fille.

La crise économique rend leur condition de vie difficile.  En 1931, avec dix bouches à nourrir leur gendre Arthur Brisson, qui est journalier, n’a travaillé que vingt semaines dans l’année.  À soixante-six ans et à faire des ménages, Marie Luce a gagné presque qu’autant que lui[5].  Il n’est donc pas surprenant que la famille saute sur l’occasion quand le gouvernement annonce son intention de subventionner l’établissement de colons en Abitibi. Trois villages naîtront de la forêt : Villebois, Val-Paradis et Beaucanton, ils choisissent ce dernier endroit.  C’est l’abbé Félix-Antoine Savard (1896-1982) qui recrute la famille et supervise l’envoi des premiers colons à Beaucanton.  Des parents de Marie Luce, dont son frère aîné, participent également à la colonisation de Beaucanton[6].  Il en est de même pour son gendre Arthur Brisson, lequel entraîne aussi une de ses sœurs avec sa famille[7].

Ils y sont dès 1935.  Idas ne vivra que cinq ans en Abitibi, car il s’éteint le 30 janvier 1940[8] dans ce nouveau village de Beaucanton; il avait soixante-neuf ans.  Marie Luce le suivra dans la tombe l’année suivante[9].  Sa fille Édith et sa famille quittent l’Abitibi peu de temps après pour revenir au Saguenay[10].

Didace dit Idas Harvey a comme généalogie patrilinéaire des journaliers pour la plupart, son père Pierre Harvay (1850-1924), son grand-père Dominique Hervé (1806-1890), Dominique Isaïe Hervé (1775-1851), le navigateur et pilote Dominique Hervé (1736-1812), le colonisateur à l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).

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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Jean-Baptiste de l’Anse Saint-Jean, 16 mai 1870. 

[2] B.A.C., G., Recensement de 1911, village de La Malbaie, microfilm e002048616.

[3] B.A.C., G., Recensement de 1921, village de La Malbaie, microfilm e003065727.

[4] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de La Malbaie, 1er novembre 1918.  Inhumation d’Hippolyte Harvey.

[5] B.A.C., G., Recensement de 1931, village de La Malbaie, microfilm e011572424.

[6] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Joachim de Beaucanton, 1937 à 1941.  On retrouve le nom de Napoléon Lavoie, frère aîné de Marie Luce, de même que ceux de cousins et cousines au registre de la paroisse pendant cette période.

[7] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Joachim de Beaucanton, 21 octobre 1941.  Baptême de Marie Jeanne d’Arc Thérèse Gauthier, fille de Jeanne d’Arc Brisson, belle-sœur d’Édith Harvey.  Ce sont Arthur, son mari et elle-même qui sont parrain et marraine de l’enfant.

[8] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Joachim de Beaucanton, 1er février 1940.

[9] Ibid., 3 avril 1941.

[10] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Laurent de Jonquière, 21 mai 1947.