Les Harvey à Villebois

Elzéar Harvay (1894-1970)

Joseph Elzéar Eugène Harvay est né le 10 février 1894 à La Malbaie[1].  Il est le plus jeune des cinq fils de Ferdinand dit Pierre Harvay (1849-1930) et de Louise Martel (1854-1909), un couple de cultivateurs de Sainte-Agnès.  D’une famille de neuf enfants, Elzéar en est le huitième et le cadet chez les garçons.  Il ne verra jamais son père retourner la terre puisque, vers 1890, ce dernier avait abandonné ce bien qui ne suffisait plus à nourrir sa famille et s’était établi à La Malbaie où il sera journalier et bûcheron durant les hivers.

Outre son père, Elzéar Harvay a comme généalogie patrilinéaire son grand-père le cultivateur et travailleur de chantiers Roger Hervey (1809-1900), le travailleur forestier et propriétaire d’un moulin à scie Pierre Hervé (1759-1857), l’insulaire Pierre Hervé (1733-1799), le colonisateur à l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).

C’est au cours de la Grande Guerre qu’Elzéar fait la rencontre d’une jeune fille de Saint-Fidèle-de-Mount-Murray. Lucinda Pilote (1900-1997) a dix-huit ans lorsqu’elle épouse Elzéar dans l’église de son village le 15 janvier 1918[2]Elzéar et Lucinda auront dix-sept enfants.  Le couple qui s’installe d’abord chez les beaux-parents d’Elzéar y aura un premier enfant à la fin de 1918.  Deux autres naîtront à La Malbaie où ils se sont finalement installés.  Comme son père, Elzéar sera journalier l’été et bûcheron l’hiver.  Mais pour bûcher, il devra s’approcher des chantiers actifs.  C’est ainsi que, dès l’été 1921, la famille déménage à Sainte-Anne de Chicoutimi.  Elle n’y restera que le temps pour Lucinda de porter et d’accoucher de son premier enfant en terre saguenéenne.  On retrouve la famille deux ans plus tard à Saint-Ambroise au Saguenay.  Dix enfants y verront le jour.

Puis viendra la crise économique de 1929.  Ses effets prendront un certain temps à gagner le Saguenay, mais comme ailleurs, lentement, les journaliers sont de moins en moins recherchés.  Le pays traverse une importante dépression économique.  Les salaires subissent une réduction draconienne.  En 1933, on est au creux de la vague; la production nationale et les exportations sont tombées à un tiers de leurs niveaux de la fin des années 1920.   Près d’un tiers de la main-d’œuvre est en chômage et Elzéar sera du lot[3].  L’industrie du bois et du papier, si importante pour permettre à Elzéar de nourrir la famille, tourne au ralenti.  Nombre de bûcherons ne sont plus embauchés ou acceptent des conditions très pénibles.  Avec neuf enfants à nourrir, Elzéar le journalier doit trouver une solution et ce sera le gouvernement qui la lui apportera par la bouche d’un missionnaire-colonisateur.  On ne sait pas qui, de Félix Antoine Savard (1896-1982), du curé colonisateur Arthur Fortier ou de l’abbé J.-P. Papineau curé-fondateur de Villebois, s’est présenté à l’église de Saint-Ambroise pour haranguer les fidèles et répondre à leurs questions sur « les bienfaits de la colonisation et du retour à la terre » en Abitibi. 

Le plan de colonisation proposé par le gouvernement comprend le transport gratuit d’Elzéar, de sa femme et de leurs nombreux enfants vers l’Abitibi.  Des frais de subsistance pour les premières années lui sont assurés et de plus, une maison toute neuve sera érigée aux frais du ministère de la Colonisation.  Tout d’abord, Elzéar se verra offrir un emploi payé afin de construire ces maisons de colons, l’école, les routes et les autres travaux d’infrastructure requis.  L’offre est alléchante pour un journalier sans emploi qui peine à rencontrer les mensualités de son loyer malgré les petits boulots précaires dénichés ici et là.  Elzéar et Lucinda y voient leur planche de salut.  Comme tant d’autres, ils «monteront colons dans l’Abitibi».   Il ne faut pas se le cacher, les futurs colons sont des chômeurs et des nécessiteux pour la plupart.  Plusieurs vivotent à l’aide de la charité et du secours publics, là où ils existent.

Villebois en Abitibi ça vous dit quelque chose ?

Certains d’entre nous ont gardé un vague souvenir de la minisérie Blanche diffusée en 1993 sur les ondes de Radio-Canada.  La série était basée sur la vie de Blanche Pronovost (née le 27 février 1908 à Saint-Tite et décédée le 11 février 1994 à Saint-Lambert), une infirmière québécoise qui, pendant la Grande Dépression, œuvra comme « infirmière de colonie ».  Contrairement à Pascale Bussières qui ne joua qu’un rôle, la Blanche en question tiendra un réel dispensaire à Villebois de 1936 à 1938.

Villebois est fondée dans le contexte de la grande dépression des années 1930.  Pour lutter contre la misère économique de l’époque, le ministre de la Colonisation de la Chasse et des Pêcheries, Irénée Vautrin, lance un plan pour stimuler la colonisation de l’Abitibi et du Témiscamingue.  Le Plan Vautrin encourage alors les familles du sud du Québec à se lancer dans l’agriculture tout en fournissant aux industries de la forêt et des mines une main-d’œuvre locale.  Les colons viendront principalement des régions de Charlevoix, du Saguenay, du lac Saint-Jean et du Bas-Saint-Laurent.










Sa candidature approuvée par la Société diocésaine de colonisation, Elzéar part avec une cinquantaine d’hommes de la région, en pays de colonisation.  À Villebois, où il aboutit, les habitations des hommes mariés sont promptement édifiées, ce qui permet à Elzéar de faire venir ses plus vieux pour mettre l’épaule à la roue du défrichage et de l’installation.  Ainsi, lorsque Lucinda et les plus jeunes débarqueront du train à La Sarre pour rejoindre le village en 1937, ils auront un toit.  Les travaux de construction continuent alors pour les maisons des célibataires.  Pendant l’été, les tâches de voirie requièrent une main-d’œuvre considérable et c’est ainsi qu’Elzéar passera les étés 1934 à 1937 à Villebois.  Les premières années seront consacrées au défrichement complet et à la construction d’infrastructure telles que des ponts couverts pour enjamber la rivière Turgeon et le ruisseau Leslie et l’église Saint-Camille en 1936.  Ce qu’on réalise par corvée non payée ailleurs, à Villebois les colons sont rémunérés.  Et c’est ainsi que d’une dense forêt naîtra Villebois.

Comme les autres, Elzéar passe le plus clair de ses journées aux travaux d’infrastructure; il ne lui reste que les longues soirées d’été de l’Abitibi pour défricher et ensemencer sa terre.  Heureusement, ses trois plus vieux, trop jeunes pour être assignés aux travaux du ministère de la Colonisation peuvent, pendant le jour, faire avancer le défrichement de la terre.  De plus, comme le temps presse pour permettre aux familles de s’établir rapidement, le ministère de la Colonisation aide aux premiers labours en fournissant de l’équipement mécanique. 

Présumant que, rapidement, Elzéar se loge et se nourrit grâce au 15 $ qu’il reçoit mensuellement en frais de subsistance, il tirera 1,60 $ par jour pour ses labeurs aux travaux communautaires.  À cela s’ajoutent, pour le détenteur d’un lot de colonisation, les cinquante cordes de bois, à 2 $ la corde, qu’il lui est permis de vendre, une limite qui sera strictement imposée pendant les premières années de défrichement[4].  



Elzéar arrive probablement à Saint-Camille de Villebois au printemps ou à l’été 1935, car il semble absent à la naissance d’un enfant.  Lorsqu’est baptisée Raymonde à Saint-Ambroise le 10 février 1935, le célébrant inscrit à son registre sa phrase habituelle « parrain... et... marraine soussignés avec nous ainsi que le père ».  On constate cependant que si parrain et la marraine ont effectivement signé le registre, Elzéar qui sait écrire ne l’a pas fait.  Il a donc probablement passé l’hiver en Abitibi






Villebois est située à la porte d’entrée sud-ouest du territoire de la Baie-James, aux limites du 49e parallèle.  La localité est située à l’extrême sud de la région du Nord-du-Québec, au nord-ouest de Normétal, à environ 33 km au nord de La Sarre, 730 km de Montréal et 973 km de la ville de Québec.  Ce territoire de la vallée de la Turgeon est enclavé à l’ouest par les collines Abitibi et à l’est par les collines Fenouillet.




Selon la tradition orale, Elzéar Harvay (1894-1970) empruntant le chemin de fer National Transcontinental, serait allé dans le secteur de Villebois dès 1934.  Les registres civils avancent plutôt que les premiers habitants de Villebois[5] arrivèrent en 1935 et auraient été sous la direction du curé colonisateur Arthur Fortier.  Quoi qu’il en soit, ces colons provenant de Baie-Saint-Paul, du Saguenay et du lac Saint-Jean, commencent à défricher ce qui deviendra le village de Saint-Camille-de-Rousseau connu aussi sous le nom de Saint-Camille-de-Villebois.  Ce village sera officiellement constitué en 1940.  Villebois fait à l’époque partie de l’Abitibi et ses habitants y vivront de l’agriculture et de l’industrie forestière.  

À l’été 1937, Elzéar est toujours à Villebois, car il ne sera pas au baptême de son dernier enfant né à Saint-Ambroise en juillet; « père absent » indique le célébrant au registre[6].  Probablement a-t-il passé les deux dernières années avec ses plus vieux à préparer la venue de sa famille en défrichant et construisant une de ces maisons de colon typique de celles érigées pendant le plan Vautrin à Saint-Camille de Rousseau.  Comme tant d’autres, il fuit la misère engendrée par la crise économique de 1929.

Le départ de la famille ne tardera cependant pas.  À la fin de l’été, Elzéar revient au Saguenay chercher le reste de sa famille[7]Il n’y a aucun document attestant qu’Elzéar soit venu chercher Lucinda et les enfants à Saint-Ambroise.  Compte tenu des maigres ressources des colons du temps de la crise, il est bien possible qu’elle soit partie seule avec les enfants et les bagages. Le train, véhicule de colonisation en Abitibi, aura permis à cette nouvelle famille de colons d’atteindre ce pays neuf.

Lorsque la famille quitte Saint-Ambroise, elle n’est pas seule à prendre la direction de Villebois.  On sait qu’une cinquantaine d’hommes faisaient partie du contingent qui amena Elzéar à Villebois.  Plusieurs autres familles de l’endroit sont du voyage[8] dont celle d’un bien lointain cousin, Joseph Gérard dit Dewey Harvey (1899-post.1950).  Dewey est né à Brunswick au Maine; il est le petit-fils de Joseph Harvey (1846-1899) et Marie Boudreau (1853-1923) partis de Sacré-Cœur au Saguenay en 1893, pour les usines de la Nouvelle-Angleterre.  Quand le grand-père de Dewey décéda, la famille revint au Saguenay (voir : L’exode des Harvey aux États-Unis, Joseph Harvey). 

À son arrivée à Villebois, Lucinda Pilote a déjà douze enfants âgés de dix-huit ans à moins de trois mois.  L’enfant que Lucinda avait mis au monde le 11 juillet ne survivra pas à tout ce bouleversement.  « Réal Harvay » décèdele 5 octobre 1937 à Saint-Camille, canton Rousseau; Blanche Pronovost (1908-1994) n’avait pu le sauver.  Il est inhumé deux jours plus tard par son père et Edouard Lavoie, un autre colon, voisin de la famille, qui enterre un jeune enfant le même jour; celui-là non plus n’a pas survécu aux dures conditions de vie des premiers colons de Villebois.  L’abbé Saül Dion préside la double cérémonie funèbre[9].

Il y a déjà tellement de monde à Saint-Camille de Villebois que le gouvernement ouvre un bureau de poste en 1937.

Trois autres enfants verront le jour dans ce coin de l’Abitibi et viendront compléter la famille qui sera finalement constituée de quatorze enfants vivants. 

La famille s’intègre rapidement à son nouveau tissu social.  En novembre 1938 Marie Jeanne (1922-2020), l’aînée parmi les filles, est choisie comme marraine d’un enfant d’Edouard Lavoie et de Marie Jeannette Savard, un couple de Roberval arrivé à Villebois en 1935[10]Marie Jeanne récidivera d’ailleurs l’année suivante dans un même rôle[11].

Lucinda accouchera de son premier enfant en Abitibi le 29 janvier 1940.  Deux jours plus tard, les parents choisiront pour parrain de « Marie Françoise Colette Hervay » un certain « Joseph François Hervay »[12].  Comme ce dernier n’est pas un fils de Dewey Harvey rencontré précédemment, il faut conclure qu’au moins un autre Harvey est à Villebois cet hiver-là.  Chose certaine, il n’est pas issu d’une lignée très rapprochée.  Sans doute un autre lointain cousin[13].   Il est aussi possible que ce soit un des nombreux célibataires, travailleur forestier, qui compose alors la majorité de la population. 

Décidément l’aînée, Marie Jeanne à une tête de marraine puisqu’en 1941, pour une troisième fois, elle est choisie à ce titre au baptême de l’enfant d’un colon[14].

Bien que Dewey Harvey soit un bien lointain cousin, les arrière-grands-pères d’Elzéar et du père de Dewey étant frères, cela n’empêchera pas Elzéar et Lucinda de le choisir ainsi que sa femme, Philomène Fortin (1904-1997), comme parrain et marraine au baptême de leur fils Jean Guy en août 1941[15]


Villebois a été peuplée assez rapidement.  Dès le lancement du plan Vautrin, des hordes de colons débarquent du train National Transcontinental  à La Sarre et montent dans la Vallée de la Turgeon trente-trois kilomètres plus au nord.  Ils emprunteront un chaland, la Rosanna sans doute, pour traverser la rivière Turgeon qui les conduira à Villebois trois kilomètres à l’est de cette rivière.  Déjà en 1941, ils sont huit cent cinquante-cinq à habiter l’endroit[16].


Au printemps 1943 Marie Jeanne, l’aînée des filles, sera la première à quitter la maison lorsqu’elle épouse un colon de l’endroit. 

Le 5 novembre 1943, Lucinda Pilote accouche pour une dix-septième et dernière fois quand « Jean Claude » voit le jour.

Si Elzéar s’est sorti des difficultés financières que connaissait la famille pendant le temps de la Grande Crise à Saint-Ambroise, ce ne sera pas par l’agriculture proposée par le ministre Vautrin et tous les chantres de la colonisation que la famille vivra.  Si la colonisation agricole a été intensive entre les années 1935 et 1950, très vite l’économie de Villebois dépendra de l’industrie du bois et des mines, faisant de l’agriculture une activité tout au plus de subsistance.  Elzéar et ses fils retourneront donc rapidement dans les chantiers qui, heureusement, ne sont plus à des centaines de kilomètres de chez eux, mais au pourtour du village.

Comme tant d’autres qui n’ont su s’adapter, l’aîné choisit d’abandonner cette vie difficile et ira grossir les rangs des journaliers de Montréal.







La chapelle initiale ne peut contenir tous les paroissiens.  On décide donc en 1948 de construire une plus grande église.  Tous mettront l’épaule à la roue comme pour la première construction.  Elle sera inaugurée en 1949.  L’église de 1936 qui n’avait pas été démolie et qui servait de centre communautaire est emportée par un incendie en 1953.  C’est à cette époque que la population commence à diminuer.  Beaucoup retournent dans les grandes villes alors que d’autres se rapprochent des centres miniers de l’Abitibi.  Dès la fin des années trente, l’économie s’était améliorée.  Un grand nombre de colons abandonneront leur terre, les salaires d’usines des grandes villes étant plus alléchants. Toutes les concessions propres à l’agriculture sont occupées jusqu’au milieu des années cinquante grâce à l’afflux de colons provenant de toutes les régions du Québec.  Elzéar sera témoin de la désertion, sans renouvellement qui se dessine à la même époque[17].  Il voit ainsi partir des colons de la première heure avec qui il avait bâti son coin de pays.

Le ministère de l’Instruction publique construit l’école de Villebois au début des années cinquante.  Les sœurs oblates franciscaines de Saint-Joseph arrivent en 1955 et en prennent la direction.  Les enfants d’Elzéar qui sont encore en âge de s’éduquer fréquentent l’école.  Tout comme leur père et leur mère, les enfants de la famille avaient appris à lire et écrire au Saguenay; ceux nés à Villebois l’apprendront également.  

Elzéar et Lucinda perdront leur cadet en 1963; il n’avait que vingt ans. 

De 1943 à 1963, Elzéar et Lucinda avaient vu douze de leurs enfants quitter la maison après leurs épousailles respectives.  Tous s’en sortaient maintenant bien, mais un drame, probablement inégalé chez les Harvey, allait marquer la famille à tout jamais. 

Une mère et ses cinq enfants meurent dans un incendie, une famille Harvey décimée

Le Devoir, mercredi 23 novembre 1966

«SAINT-CAMILLE DE-VILLEBOIS

Mme Léon-Maurice Harvey, âgée de 32 ans, et ses cinq enfants, ont péri lundi le 21 novembre 1966 dans l’incendie qui a détruit leur maison de bois dans cette localité du nord-ouest de la province de Québec.

On a rapporté que M. Harvey, qui était absent de la maison au moment de l’incendie, aurait été mis sous traitement pour choc nerveux après avoir appris la nouvelle.

Les enfants étaient âgés de neuf mois à 12 ans. On croit que le feu a été causé par une défectuosité du système électrique.

Mme Harvey était allée reconduire son mari en auto à La Sarre, à 25 milles au sud de St-Camille. M. Harvey se proposait de se rendre faire des emplettes à Timmins, en Ontario.

Son épouse était ensuite retournée chez elle.  L’incendie a éclaté de bonne heure lundi, alors que Mme Harvey et ses enfants étaient apparemment endormis. Les enfants qui ont péri dans l’incendie sont : André-Renald, 12 ans : René, 10 ans; Marie-Carole, 9 ans; Sylvie-Marlene (sic) Marie, 2 ans et Yvan, neuf mois[18].»

Le père de la famille endeuillée, Léon Maurice (1930-2019), était le neuvième enfant du couple formé d’Elzéar et de Lucinda.  Après le drame, Léon Maurice quitta Villebois pour s’établir à Timmins en Ontario, à deux cent trente kilomètres plus à l’ouest.  








Les enfants d’Elzéar, pour la plupart par leurs mariages ou pour leur travail, se sont dispersés à tout vent.  Alors que quatre d’entre eux sont demeurés à Villebois, on retrouve les autres à Clermont, La Sarre et Palmarolle en Abitibi, à Hearst et Timmins dans le Nord-Est ontarien et à Gatineau en Outaouais.  Il n’y eut qu’une fille à retourner vivre au Saguenay après son mariage.

Elzéar Harvay s’éteint en 1970 à l’âge de soixante-seize ans.  Lucinda sera donc seule à assister au mariage de son plus jeune en 1972.  Après avoir donné naissance à dix-sept enfants, elle s’éteint en 1997, trente-sept ans après Elzéar.  Elle avait quatre-vingt-dix-sept ans.

Il aura fallu du courage à ce couple de journaliers agriculteurs pour veiller aux soins d’une famille aussi nombreuse dans les conditions de vie de la région à l’époque.

Le village qu’Elzéar avait contribué à construire et qui avait presque atteint neuf cents habitants n’en comptera plus que trois cent vingt et un en 2005 et cent soixante-treize en 2021.  

Elzéar Harvay, ses enfants, données généalogiques  8e générationnt

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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Étienne de la Malbaie, 11 février 1894.

[2] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Fidèle de Mount Murray, 15 janvier 1918.

[3] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Ambroise, 29 octobre 1931.

[4] TREMBLAY, Simon. La colonisation agricole récente et la mobilité de la main-d’œuvre en période de crise économique : Le cas de Beaucanton, Villebois et Val-Paradis en Abitibi. Les Presses de l’Université Laval, 1982, pages 206-208.

[5] L’orthographe de Villebois est incertaine au départ.  Le bureau de poste local s’est appelé Vilbois de 1937 à 1953, puis Villebois depuis. Le nom de Villebois signifierait en quelque sorte que le lieu est une ville sise dans la forêt et qui vit surtout des ressources de cette dernière.

[6] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Ambroise, 12 juillet 1937.  Baptême de Joseph Réal Yvan Harvey, « père absent ».

[7] Cette référence a été retirée.

[8] En autres, d’Ulysse Desbiens et de Bertha Tremblay.

[9] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Camille de Villebois du canton Rousseau, 7 octobre 1937.  Sépulture de Réal Harvay.

[10] Ibid., 1er novembre 1938. Baptême de Marie Jeanne Louiselle Grazilla Lavoie.

[11] Ibid., 8 décembre 1939, Baptême de Joseph Yves Jeannot Gagnon.

[12] Ibid., 31 janvier 1940.

[13] Des cinq Joseph François Harvey au Québec à l’époque, l’un n’a que onze ans et demeure à Québec, deux sont natifs de Montréal, un quatrième est de Saint-Fulgence.  Un dernier vagabonde pour des emplois entre La Tuque, Jonquière et Mistassini; lui et sa famille finiront à Magog en Estrie.  Comme le grand-père de ce Joseph François (1900-1988) était cousin du père d’Elzéar, il est possible qu’il s’agisse du parrain de Marie Françoise Colette.

[14] Ibid., 7 février 1941.  Baptême de Joseph André Jean Guy Dion.

[15] Ibid., 19 août 1941.

[16] COLLECTIF. La canada ecclésiastique de 1941 : Annuaire du clergé. Montréal, Librairie Beauchemin, 1941, 55e année, page 191.

[17] TREMBLAY, Simon, op.cit., page 219.

[18] BAnQ., COLLECTIF. «Une mère et ses cinq enfants meurent dans un incendie», Journal Le Devoir. Montréal, volume LVII, N0. 272 (23 novembre 1966), page 2.