Les autres Harvey venus en Abitibi
Beaucoup d’autres Harvey sont passés en Abitibi avant 1940.
La frontière entre la Mauricie et l’Abitibi était fort poreuse pour les Harvey à l’époque. Plusieurs des nôtres sont allés y tenter leur chance. Bon nombre de ceux qui vivaient alors en Mauricie travaillaient dans les diverses stations du chemin de fer qui reliait la ville de Québec au Lac-Saint-Jean en passant par la Mauricie ; ils sont de Rivière-à-Pierre, Hervey-Station, Lac-Édouard, Rivière-Beaudet ou Fitzpatrick. Leurs déplacements ou ceux des leurs en étant ainsi faciliter. D’autres étaient tout simplement des travailleurs de l’industrie forestière, notamment dans la coupe de bois, qui est alors le moteur de l’économie en Haute-Mauricie ; travailleurs de chantiers à La Tuque, Parent ou Clova, ils allaient où le travail était le plus payant. Lors de la colonisation de l’Abitibi vers 1930, la gare de Clova est une étape ferroviaire importante pour les colons en migration entraînant souvent avec eux des bucherons parmi les Harvey.
Les sœurs Alma (1904-post.1929) et Yvonne (1902-1973) Harvey dont les époux travaillaient au chemin de fer. Les deux sœurs, métis par leur mère Marie Louise Philippe (1874-1914), étaient dans la région de Senneterre dès 1929[1]. Alma s’y est même marié[2]. En raison de la nature du travail des époux, elles ne feront que passer pour y revenir plus tard. Yvonne par exemple sera à Roberval en 1931, puis à La Tuque en 1934. Elle reviendra cependant à Senneterre en 1938, mais encore pour un court laps de temps[3]. Elle finira tout de même sa vie en Abitibi où elle décède à Val-d’Or en 1973. Alma et Yvonne ont comme généalogie patrilinéaire le guide de pêche du Club Triton noyé dans la rivière Moïse en Mauricie Joseph Harvey (1872-1911), les journaliers Louis Harvey (1841-1908) Dominique Hervé (1806-1890) et Dominique Isaïe Hervé (1775-1851), le pilote du Saint-Laurent Dominique Hervé (1736-1812), le colonisateur à l’Isle aux Coudres Sébastien Hervé (1695-1759) et le migrant Sébastien Hervet (1642-1714).
Plusieurs sont repartis vers les régions d’où ils étaient venus alors que d’autres emprunteront le chemin de fer National Transcontinental pour aller plus à l’ouest vers le nord-est de l’Ontario.
Ils sont aussi nombreux ceux qui s’y sont établis après 1940. Bien que les données concernant ceux-ci soient incomplètes, on en connaît quelques-uns :
À Amos : Philippe Harvey (1889-1951) et Adélard Harvey (1908-1963).
À Barraute, les frères et sœur Ludger Harvey (1926-2013, Julienne (1928-2013) et Patrick.
À Malartic puis Pointe-au-Père dans le bas Saint-Laurent, Nil Harvey (1902-1977).
À Malartic puis Val d’Or, le fils de Nil, Paul Émile Harvey (1927-2018).
À Saint-Gérard de Berry puis en Estrie, Georges Harvey (1916-2008).
À Senneterre pour un court laps de temps puis à Clova dans le canton Faucher en Mauricie. Léonidas Harvey (1900-post, 1931).
À Val d’Or, Jeannette Harvey (1918-1998) et Horace Harvey (1919-1977).
À Val-Paradis, Rose Emma Harvey (1923-1992).
Alors que les nôtres prenaient le chemin de fer pour partir coloniser l’Abitibi traînant avec eux leurs hardes et leurs quelques avoirs, dans la même décennie, d’autres, d’un monde économique différent, « montaient dans le Nord » par le petit train du Nord pour aller faire du ski. Deux cultures, deux réalités.
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[1] BAnQ., Registre de la paroisse Saint-Paul de Senneterre, 7 mai 1929.
[2] Ibid., 2 octobre 1929.
[3] Ibid., 21 novembre 1938.