LE guide touristique du Médoc – Patrimoine du Médoc 


le Château Barreyres à Arcins


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Selon Guillon, au XVIIIe siècle, le domaine est une ancienne métairie appartenant à M. Le Blanc de Mauvezin, vendue en 1793 comme bien national à Pauline Le Blanc. Il s'agissait alors d'une maison et d'un chai. Le domaine, reporté sur le plan cadastral de 1826, se compose d'un bâtiment en longueur formant des décrochements sur une partie et de quelques bâtiments de taille plus réduite. En 1834, les noces entre Jean-Baptiste Du Périer de Larsan et Pauline Le Blanc sont l'occasion d'un acte de donation et de partage qui décrit le domaine de "Bareyre" comme une maison de maître dotée d'un chai, d'un cuvier, de granges, parcs, écurie et logements de paysan, jardin, vignes, terres labourables, prairies, bois taillis. Les matrices cadastrales signalent la construction d'une maison en 1863, sur une parcelle adjacente à celle du logis principal. Ce dernier est reconstruit en 1873, comme l'indique la date gravée sur deux des souches des cheminées. Un second acte de donation et de partage entre les héritiers de Jean Joseph Timothée Du Périer de Larsan, datant de 1881, décrit le domaine composé de logement de cultivateurs, remises, écuries, parc à bœufs, parc à vaches, hangar, grange, chai, cuvier, dépendances, jardin d'agrément, vignes, prairie, garenne, acacias, pacages etc. Cette énumération s'accompagne d'un descriptif des aménagements intérieurs : au 1er étage, il y avait : "une chambre à deux lits, séparée d'une autre chambre par un mur ; deux chambres de domestiques... un grand salon, une salle à manger et cuisine". La propriété reste aux mains des descendants Du Périer de Larsan jusqu'en mars 1971, lorsque la famille Castel achète le domaine sous le nom de Société Métropolitaine et Africaine de Gestion mobilière et Immobilière. Le domaine se composait du logis avec quatre logements de cultivateurs, des bâtiments d'exploitation : "remise, écurie, parc à bœufs, parc à vache, hangar, grange, chai, cuvier, et dépendances, parc d'agrément, garenne, vignes, terres labourables, prairies, pacages". La famille Castel s'engage dans le remembrement du domaine qui passe de 20 à 109 ha. Outre la restauration du vignoble, la famille entreprend la construction d'un nouveau cuvier en 1981, puis, à la fin des années 1990, la construction de nouveaux chais dotés d'une salle de dégustation, conçus par l'architecte Marcel Mirande. Ils comportent des vitraux réalisés par le frère de l'architecte, Raymond Mirande. Une sculpture représentant la Vigne trône dans le chai, œuvre réalisée par Pierre Lagénie, fondue par Figini. Lors de ces travaux, des modifications importantes ont été apportées à l'ancien cuvier situé dans l'aile sud du logis : il est surélevé afin d'être au même niveau que l'autre aile et les percements sont réalisés en arc segmentaire. Une balustrade d'attique couronnant les deux ailes, formant une continuité horizontale avec le bandeau médian du corps de logis, est également réalisée. L'escalier de la demeure est aussi orné de deux lions en pierre sculpté ainsi que de deux sphinges en terre cuite situées à l'entrée du parc. 



Château Barreyres se situe à proximité de l'estuaire, en bordure de la palus inondable. Une entrée monumentale est aménagée au bord de la route ; elle se compose d'un portail orné des initiales C et B (Château Barreyres) encadré par des piliers en bossage un-sur-deux, ornés de glyphes et surmontés de pot à feu. Cette entrée forme un espace semi-circulaire, pavé. L'allée menant au château traverse une chênaie et débouche sur le parc arboré doté d'un étang avec un pont. La demeure se compose d'un corps de logis, encadré par deux ailes latérales. Le corps de logis est édifié sur un premier niveau formant socle à la construction, prévu pour abriter un chai à barriques. Il est précédé d'un escalier en pierre, en fer à cheval ouvert de deux arcades en rez-de-chaussée. Le logis compte six travées. Les baies du premier étage ont un encadrement saillant, et les deux centrales sont abritées sous une marquise. Le cordon mouluré et les appuis continus des fenêtres du deuxième étage forment un large bandeau intermédiaire. Les fenêtres du second étage sont ornées d'une agrafe sculptée. L'ensemble est coiffé d'une corniche à modillons régnante. Les deux travées centrales sont surmontées d'un troisième étage formant pavillon. Les baies de ce niveau ont un ornement plus élaboré pour les agrafes avec l'utilisation de motifs végétaux. Ce niveau est encadré par des lucarnes ornées d'une agrafe et coiffées d'un fronton triangulaire. Les ailes latérales du logis s'élèvent sur deux niveaux. L'aile nord, abritant des logements, compte 6 travées avec des portes-fenêtres en rez-de-chaussée et des fenêtres en plein-cintre pour l'étage. Un bandeau médian mouluré orne la façade. L'aile sud, servant au stockage, est percée d'un portail en arc segmentaire. Ces deux ailes restaurées sont coiffées d'une balustrade ponctuée de pots-à-feu. Les élévations postérieures de la demeure présentent la même structure. 



Le soubassement du corps de logis est enduit, percé de petites baies et soutenu par des contreforts. Les fenêtres de l'étage ont leurs appuis saillants tandis que celles du deuxième étage ont une agrafe et un encadrement saillant. L'ensemble est coiffé de la corniche à modillons, surmonté de trois lucarnes. Les deux travées centrales sont encadrées par des pilastres à bossage et moulurés pour le deuxième étage. Les cheminées sont situées sur les élévations latérales. Elles portent chacune la date de 1873. Elles sont toutes deux ornées pour leur base d'un décor du blason des armes de la famille Duperier de Larsan portant la devise : NI VANITE NI FAIBLESSE. Les tirants de fer sur les conduits en brique et pierre représentent les initiales D et L, de Dupérier de Larsan. L'élévation postérieure de l'aile nord est percée de petites ouvertures et d'une porte en arc segmentaire pour le rez-de-chaussée, et de fenêtres à l'étage. L'aile sud est plus profonde, présentant trois décrochements dont les murs sont enduits. Sur leur élévation postérieure, les deux ailes ne sont pas couronnées de la balustrade, laissant visible leur toit à longs pans. L'élévation latérale de l'aile sud est percée d'une large porte en arc plein-cintre ornée d'une agrafe. Elle est reliée au nouveau chai et à la salle de dégustation par une grille et un portail isolant l'arrière du logis avec les installations vinicoles. L'ensemble des bâtiments d'exploitation viticole forme une de cour à l'arrière de la demeure. La salle de dégustation est de plan carré. Les murs sont enduits partiellement, laissant la pierre de taille apparente pour l'encadrement des percements. Une corniche moulurée orne l'ensemble couvert d'un toit à croupe. La salle est prolongée par un premier chai, puis perpendiculairement par un second. A l'intérieur de la salle de dégustation, est installée une sculpture en bronze représentant une allégorie de la vigne. Les baies des chais et de la salle de dégustations sont fermées par des vitraux. Venant perpendiculairement et en retour à ce premier ensemble de bâtiment, se situent les cuviers et dépendances. Leurs murs sont enduits et leurs toits sont à longs pans. Situé au nord du logis, un logement s'appuie sur le mur de clôture. Ce bâtiment est construit sur un plan en T, en rez-de-chaussée. Une partie de la façade est sur le mur gouttereau et l'autre sous le pignon dont le toit débordant est soutenu par des aisseliers. Les murs en pierre de taille sont percés par différentes ouvertures. Le chaînage d'angle et les encadrements sont harpés. 


château de la fin du XIXème siècle

textes : Châteaux de France


Arcins