Talais

L'occupation du territoire à Talais est ancienne : des fouilles archéologiques menées dans la seconde moitié du 19e siècle ont permis de mettre au jour un outillage microlithique et plus précisément un atelier de fabrication de haches polies, datées de l´époque mésolithique (9000 à 2000 av. JC).

Au milieu du Moyen Âge a été construite, très certainement à l'emplacement d'un ancien tumulus de l'époque antique, une motte castrale, localisée au nord-ouest du bourg ; selon Léo Drouyn, la motte était composée d´une butte rectangulaire haute de 2 mètres 50 environ, longue de 42 mètres et large de 30 mètres, d´un fossé et d´une enceinte. Son emprise au sol est encore visible.

Dans des recueils d'actes relatifs à l'administration des rois d'Angleterre en Guyenne au 13e siècle, il est mentionné que le castrum appartient en 1274 à Olivier de Talais et divers lieux à Gaillard de Cassanet, "damoiseau, fils et héritier de feu Raimond Guillaume de Cassanet, chevalier". La paroisse fait partie de l´archiprêtré de Cernes.

Dans un terrier de 1579-1580, Pierre de Fabas, seigneur de Carcanieux, possède des droits de fief sur les lieux de la "Jaugue, Pey Vilan et au bourg".

Au 18e siècle, selon l´abbé Baurein, la paroisse fait partie de l´archiprêtré de Lesparre : sur les cartes historiques, elle forme une sorte d´île, entourée de marais et pacages "presque toujours inondés". Les marais sont asséchés après 1750. Les plans parcellaires de la paroisse, datés très certainement de la seconde moitié du 18e siècle, indiquent que la famille de Basterot (présente à cette époque dans plusieurs paroisses du Bas-Médoc) y détient un important patrimoine foncier.

Le Syndicat des Marais de Talais et Grayan est créé en 1824. Sur le plan cadastral de 1833, trois zones se distinguent : les mattes au nord-est, les marais à l'ouest et le bourg et hameaux au centre. La viticulture se développe progressivement à partir de 1850 (constructions de chais) mais, selon l´ouvrage d'Edouard Féret en 1874, la commune compte seulement 10 hectares de vigne (sur une surface de 2082 hectares), "ce qui ne suffit pas à la consommation locale". La production est surtout tournée vers la récolte de froment et la production de fèves). La carte agricole dressée par Théophile Malvezin en 1876 montre en effet que la commune est composée essentiellement de "prés et pacages", les "vignes pleines" sont implantées légèrement au sud, autour de la commune de Saint-Vivien-de-Médoc (notamment au hameau de la Séougue).

Au cours du 4e quart du 19e siècle, plusieurs constructions sont signées Edouard Bonnore : la mairie (1861), l´église (1874) et l´école (1886) ; le château de Talais, anciennement du Vigneau, serait également bâti sur les plans du même architecte. La ligne de chemin de fer est installée en 1875.

A la suite de l'arrivée de l'huître dite portugaise dans les eaux estuariennes, quatre parcs sont établis en 1881 sur le crassât du Cheysin, puis agrandis en 1883. Comme au port de Goulée à Valeyrac et au port du Verdon, l'ostréiculture devient une activité et une source de richesse pour les habitants. Dans la première moitié du 20e siècle, la production de vin diminue peu à peu. La commune est bombardée en 1945 lors de la libération de la Poche du Médoc : des maisons, des routes et des ponts sont ainsi détruits. Une importante campagne de reconstruction s'engage alors dès l'année suivante et se poursuit dans les années 1950.

L'élevage de l'huître prend fin dans les années 1970, suite aux crises due à des maladies et à la pollution au cadmium. L'activité viticole s'arrête définitivement vers 1980.

Source : Dossiers inventaire Aquitaine


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