LE guide touristique du Médoc : Patrimoine du Médoc

Moulis-en-Médoc

Origine du nom : Le nom de la commune de Moulis-en-Médoc vient du latin moles ou molis, » Ouvrage, de terrassement, maçonnerie, jetée bâtiment ou édifice ». Au XVIIIe siècle, l’abbé Baurein pense que Moulis provient de « moulin ».

 Sur la commune de Moulis-en-Médoc, le site occupé dès la période préhistorique, la vigne est cultivée depuis l’époque gallo-romaine et se développe au cours des siècles, sous l ‘influence des seigneurs féodaux, de la communauté religieuse puis des différents propriétaires des domaines viticoles .

 Des fouilles témoignent de l’ancienneté du peuplement. Un groupe de chasseurs prédateurs du Mésolithique séjourne suffisamment longtemps, sur un site sableux, pour que le sol soit encore jonché de microlithes et d’éclats de silex . Ce fait atteste un campement de plein air, vieux d’une dizaine de millénaires.

 Quelques fragments de silex taillés et retouchés et de deux pointes de flèches sont d’autres témoins retrouvés du Néolithique. De plus, les services archéologiques conservent les coordonnées de deux tumuli arasés lors de la mise en forme des terrains pour la plantation de vignes au XIXe siècle.

La commune doit sa configuration particulière (plus de 13 km de long pour une largeur moyenne inférieure à 1500 m) à l’époque gauloise, jalonnée par des noms de lieux où l’on reconnaît le terme celtique de frontière « Iquoranda » . Il s’agit en effet d’un fragment de marche frontière s’étendant de Lamarque à Carcans, séparant les Méduli médocains, des bituriges Vivisques et Boïens, bordelais, et pouvait bien abriter une station de péage. Moulis se trouve alors au carrefour de deux voies antiques : La Levade et La Caussade, voisine de la RD 5. Ainsi deux établissements gallo-romains perdurent de l’époque d’Auguste au bas Empire, les grandes invasions étant fatales pour l’un d’entre eux.

 Les fouilles archéologiques, de même que des découvertes fortuites, révèlent au cœur du bourg des vestiges d’habitations du Ve siècle, et surtout ceux d’une petite église paléochrétienne, de plan basilical. Le vocable Saint Saturnin sous lequel est placé l’église de Moulis, peut remonter à cette époque, puisque les reliques du saint sont retrouvées à Toulouse entre 430 et 450 alors que les Wisigoths étaient maîtres de l’Aquitaine.

Celle de Moulis, seule église du pays, voit alors la constitution d’une vaste nécropole mérovingienne qui occupe tout le centre du bourg actuel. Les Normands utilisent le Médoc comme base arrière pour leurs expéditions de rapine et se sont peut-être eux, qui pillent les sarcophages mérovingiens. Il faut attendre la fin du XIe ou le début du XIIe siècle pour qu’une nouvelle église soit bâtie.

Á la même époque est construite sur la paroisse une importante forteresse, Castelnau, c’est à dire « château neuf ». D’abord annexe de celle de Moulis , la paroisse de Castelnau devient un peu plus tard autonome. C’est également à cette époque que sont créés les archiprêtrés, dont celui de Moulis, le second du diocèse.

 Pendant plusieurs siècles et parfois aujourd’hui , Moulis est aussi une étape pour les pèlerins de Saint-Jacques-de-Compostelle : ceux de la voie de Tours ou Paris qui transitent par Blaye et Lamarque, ou ceux venant par mer via les ports de nord Médoc.

 Le nom de la paroisse évolue, entre le XIIe et le XIVe siècle, en Moliis puis Molix ; l’actuel Moulis vient du terme « moulin ». Plusieurs événements militaires ponctuent l’histoire de la commune, notamment, à la fin de la guerre de Cent Ans, les bandes de routiers, telles celles de l’Espagnol Rodrigue de Villandandro ou de l’Écossais Robin Petit Loup venues assiéger Castelnau qui apportent la désolation et la mort dans une région qui venait de subir l’épidémie de peste noire.

 Le dernier acte tragique se déroule pendant la Fronde(1653) pendant la Fronde, lorsque 4 à 500 paysans de Moulix et des paroisses environnantes se sont soulevés contre les fantassins et cavaliers « Irlandois » du régiment de Marche. Au cours du combat dit « Bataille de Salaunes », quinze ou seize Moulissois sont tués. Une croix fut érigée pour commémorer cet événement, elle se trouve aujourd’hui près de l’église à gauche du portail d’entrée. Á la révolution, Moulis perd certaines parties de son territoire au profit de communes voisines ; ainsi, Avensan annexe Barreau et Saint-Genès de Meyre, et Arcins, Caignac.

source : mairie de Moulis-en-Médoc 


Moulis en Medoc