LE guide touristique du Médoc – Patrimoine du Médoc


le Phare de la Claire (Saint Nicolas)
au Verdon-sur-Mer 


Il fut construit pour l’usage de la passe sud, dite passe de Grave, par les petits navires qui voulaient éviter le contournement nord-ouest de Cordouan en empruntant cette passe devenue plus favorable à la navigation. Il fut édifié par l’entrepreneur verdonnais Jean Gallaud avec des crédits du Ministère des Travaux publics qui financèrent à partir de 1871 la construction des phares de Richard et de la Claire (saint Nicolas). D’une hauteur de 12,35m, de forme rectangulaire et légèrement pyramidale, l’édifice est couvert d’une voûte maçonnée terminée en frontons courbes. Ce phare orienté émet un rayon lumineux unique et fixe dans un secteur déterminé et invariable, au sud-ouest sur le large de Soulac et de l’Amélie. Le feu, accessible par 32 marches en bois, fonctionne à l’aide de capteurs solaires. En 1933, le phare se trouvait à 125 m de la plage, en 1940, il n’était plus qu’à 80 m, et à 55 m en 1949. En 1963, la mer emporta au sud du phare une partie de la digue construite en 1907. Depuis, les courants côtiers déposent du sable provenant de la plage de Soulac. En octobre 1996, la plage Saint-Nicolas se trouvait à 600 m du bâtiment, faisant de cet endroit l’un des rares territoires atlantiques gagnés sur l’océan. 




⬆️  Photo : Cécile Boissot


Dans les cartographies du XIXe siècle (1812, 1815, 1845 et 1874) on peut noter la présence d’une « Balise Saint Nicolas » dans l’alignement du Sémaphore Saint Nicolas. Elle permet de faciliter le passage dans la passe de Grave. Dès 1871, le ministère des Travaux Public décide de financer la construction de deux nouveaux phares autour de l’Estuaire de La Gironde, sur la dune de La Claire et un autre à Jau-Dignac-et-Loirac. En 1871, pour un budget de 6300 francs les phares de la Claire (Saint-Nicolas) et de Richard sont construits.  Les travaux terminés, le phare Saint-Nicolas est allumé le 15 juin 1873. Un logement est situé à proximité pour abriter le gardien du phare. Le phare est construit en ciment armé.
La chambre de l’appareil est modifiée en 1912. Elle fonctionne au pétrole jusqu’en 1936, date de son déclassement. C’est désormais un personnel auxiliaire qui s’en occupe. Électrifié en 1948, il est équipé de panneaux solaires en 1984 pour le rendre plus autonome. Le logement du gardien qui n’était plus utilisé sera détruit en 1964.

Le Phare et l’érosion

Sur de nombreuses portions du littoral, la mer a gagné du terrain. Ici le phénomène est inverse puisqu'en 1926, le phare était à environ 26m des crêtes puis 125m en 1933. C’est l’une des rares portions du littoral girondin où la terre a gagné sur la mer

Architecture

Ce phare s’apparente plus à une tour de signaux. Il s’agit d’un phare orienté qui délivre un signal lumineux fixe. Le signal est délivré à l’ouverture des volets et l’allumage du feu. Le gardien accédait à la lanterne par un escalier de bois. Le phare est construit sur un plan rectangulaire en ciment armé et recouvert d’une toiture bombée en maçonnerie. Il s’élève à 12m35. Deux portes permettent d’y accéder. Deux ouvertures sont situées à l’étage. Le fronton du toit est percé d’un oculus. L’ensemble reste plutôt élégant avec ses corniches moulurées.

Source : John Aubeneau-Senrent



⬆️  Et dire que dans les années 60,
les Verdonnais se baignaient au pied du phare dans des piscines !
Photo et réflexion de Benoit Lafitte


Le Verdon sur Mer