sauvegarde d'un article paru dans le journal Sud Ouest du 26 février 2013

par Pierre Vallade


Carcans : les bienfaits d'une pluie abondante

Les fortes pluies de cet hiver offrent de nombreux avantages, en permettant aux marais de se régénérer, favorisant la faune et la flore aquatiques. État des lieux

Les marais du Pouch sous les eaux, un spectacle inhabituel.

Où en sommes-nous avec la pluie ? S'il est vrai qu'elle a été importante, par rapport aux années précédentes, elle n'est cependant pas exceptionnelle. D'après Franck Quénault ingénieur du Sage « contrairement à ce que l'on pourrait penser, les niveaux d'eau sont satisfaisants et permettent ainsi de donner une quantité et une qualité d'eau conforme à ce que l'on peut attendre ».

Les avantages

Il semblerait que cette précipitation hivernale présente de nombreux avantages. Franck Quénault explique « qu'elle a permis la reconstitution de la faune, notamment la reproduction du brochet, mais a également favorisé l'hivernage des sarcelles (2 000 recensées sur la réserve de Cousseau) et des grues (2 500, ce qui est un record depuis leur présence dans le Médoc). Enfin, en ce qui concerne la qualité de l'eau, l'ingénieur du Sage souligne que « plus le lac est en eau, plus les marais contribuent à une bonne filtration des eaux, favorisent la repousse de la végétation typique du milieu et évitent la pousse d'une végétation de broussaille ».

Les précédentes précipitations

Les relevés de pluviométrie montrent que la dernière précipitation équivalente de celle de cette année remonte au printemps 2007. « Cet événement apparaît environ une fois tous les 5 ans », précise l'ingénieur. Puis d'ajouter, « En 2001- 1994 et 1988, le niveau d'eau atteignait environ 40 cm de plus que celui qui a été enregistré durant cette saison. La dernière remontée d'eau jusqu'aux premières maisons date de 1961, avec un niveau d'environ 1 mètre de plus qu'actuellement, mais des événements d'inondation mineurs comme celui de 1961 se produisent environ une fois tous les 30 ans ».

Le rôle des écluses

« Aujourd'hui, affirme Franck Quenault, il y a très peu de probabilités d'inondations. » Selon lui, « le rôle des cinq écluses situées entre le lac d'Hourtin/Carcans et le bassin d'Arcachon, en particulier les écluses : du Montaut et de Batejin, permettent de réguler les flux d'eau entre le lac d'Hourtin/Carcans et celui de Lacanau. Sachant que ce dernier, est trois fois plus petit que celui d'Hourtin/Carcans et n'a évidemment pas la capacité de recevoir toutes les eaux en même temps ». À titre indicatif, ajoute notre spécialiste « depuis les fortes précipitations de la mi-janvier, le canal des étangs a permis d'évacuer progressivement 100 000 000 de m³ d'eau, l'équivalent de la moitié du volume du lac d'Hourtin/Carcans et le double de celui de Lacanau ». Et de préciser, « il faut savoir que grâce à la fermeture des vannes, les écluses permettent également de maintenir en eau les zones humides et les marais durant la période du printemps et de l'été. Ce qui, bien entendu, à la faveur de l'évaporation naturelle n'exclut pas pour autant la diminution des niveaux ». En ce qui concerne la gestion des écluses : elles sont la propriété du SIAEBVELG et le suivi est assuré par un technicien deux fois par jour.

Les écluses : Le Montaut, Batejin, Joncru, Langouarde et le Pas du Bouc. Le SIAEBVELG : Syndicat intercommunal d'aménagement des eaux du bassin-versant des étangs du Littoral Girondin. Sage. Schéma d'aménagement et de gestion des eaux. Capacité du lac d'Hourtin/Carcans : 200 000 000 m3. Capacité du lac de Lacanau : 50 000 000 m3.

Lacanau
Carcans Maubuisson