LE guide touristique du Médoc : Patrimoine du Médoc
le Médoc, c'est 59 communes
Le Médoc est une région naturelle de France située au nord du département de la Gironde, en région Aquitaine.
Limité par l'océan Atlantique, l'estuaire de la Gironde, la pointe de Grave, la vaste forêt des Landes et les marais de Bruges — aux portes de Bordeaux —, il est composé de trois entités historiques (Bas-Médoc, Haut-Médoc et Landes) et de plusieurs terroirs (Médoc viticole et Landes du Médoc notamment).
Sa capitale est Lesparre-Médoc, siège d'une importante seigneurie sous l'Ancien Régime, d'une sous-préfecture de nos jours.
De par sa situation au cœur des vignobles, Pauillac est également un centre économique important. Le littoral est parsemé de petites stations balnéaires, très fréquentées pendant la saison touristique (Soulac, Montalivet, Carcans, Hourtin, Lacanau).
Le nom d'habitant historique est Médoquin, Médoquine mais la graphie « Médocain » s'est généralisée. Certains érudits utilisent le terme Médulien (-ienne) en référence au peuple antique.
Les premières traces d'occupation humaine en Médoc sont fournies par un outillage microlithique datant de la période azilienne (8000 ans avant J.-C.) notamment dans la lède du Gurp.
Le néolithique ancien (vers -5000) a laissé des poteries à décor cardial.
On relève quelques mégalithes : menhirs, dolmens ou tumuli (Barbéhère, à Saint-Germain-d'Esteuil, datant du Chasséen, Le Bernet, à Saint-Sauveur), qui ne nous sont pas toujours parvenus intacts ; d'autres sont signalés par la toponymie (Peyrelebade, « pierre levée » en gascon).
Le néolithique récent (-2500) est caractérisé par de nombreux vestiges de la civilisation de Peu-Richard.
Vers le IIIe millénaire av. J.-C. apparaissent les premiers objets en cuivre (pendentifs, armes, bijoux, objets du quotidien), qui indiquent des échanges avec d'autres peuples et civilisations, le Médoc étant dépourvu de gisements cuprifères. L'apparition de la culture campaniforme est marquée par la présence de poteries et de céramiques en forme de cloche, retrouvés sur plusieurs sites (Saint-Sauveur-Médoc, notamment).
L'âge du bronze est un véritable âge d'or pour le Médoc. Loin d'être un Finis terrae isolé et coupé du monde, la région est une étape importante sur la route de l'étain, métal indispensable à la fabrication du bronze. Un véritable artisanat se développe, spécialisé dans la fabrication de haches à rebords et à tranchant rectiligne, dites haches médoquines (130 à 225 mm). Cette industrie se diversifie au fil du temps avec l'apparition de modèles à talon et à bords évasés, retrouvés en divers points du territoire, mais aussi dans les Charentes ou dans les Landes. La civilisation dite des champs d'urnes a laissé une grande urne et son couvercle provenant d'une sépulture dans la lède du Gurp.
Le premier âge du fer est largement représenté dans la région vers les VII et VIèmes siècles avant notre ère. Il n'en va pas de même du second âge du fer qui ne se développe qu'en fin de période. C'est à cette époque que les Bituriges Vivisques, isolat celte entourés, excepté au nord, de populations aquitaines proto-basques, s'implantent à Burdigala et fondent Noviomagus. Ils sont, selon le célèbre géographe Strabon, « La seule peuplade allogène installée parmi les Aquitains ». La conquête romaine est, selon toute vraisemblance, plutôt pacifique, les Bituriges préférant composer avec les envoyés de Publius Crassus, lieutenant de César. De fait, la « romanisation » est largement antérieure à l'apparition des premières légions romaines, marchands et « negociatores » les ayant précédés de longue date. Les Romains fondent ou plus souvent modernisent villes et ports, tels Metilium (Lesparre-Médoc) ou Noviomagus (sans doute Brion, près de Saint-Germain-d'Esteuil).
Une importante voie romaine, la levade (lebade), longe le littoral jusqu'à l'actuel Soulac-sur-Mer. Les rives de la Gironde présentent alors un aspect bien différent de celui qu'on lui connaît actuellement, et sont ponctuées de larges anses et de bras secondaires, d'où émergent quelques îles (Antros, Jau…). Au IIème siècle après J.-C., Pline le Jeune décrira encore le Bas-Médoc comme « un pays où l'on ne peut ni naviguer comme sur la mer, ni marcher comme sur terre ». Cette situation durera jusqu'au XVIIème siècle et l'assèchement des marais. L'Antiquité voit se développer le commerce des vins, mais aussi et surtout du sel et de l'ambre, ainsi que des produits artisanaux.
Le haut Moyen Âge est une période relativement méconnue, durant laquelle le Médoc est intégré à des ensembles politiques variables (royaume d'Aquitaine mérovingien, puis carolingien). Des châteaux sont fondés çà et là, tel le château de Lesparre, au Xème siècle. Cette petite cité devient bientôt le siège d'une importante seigneurie, ses maîtres portant le titre de « sires ». Le pèlerinage à Compostelle se développe également, et des étapes sont aménagées au milieu de paysages désolés, où fièvres paludéennes et pellagre font de nombreuses victimes. Le chemin littoral (dit aussi « voie de Soulac » ou « voie des Anglais ») est la principale. Les jacquets qui l'empruntent font halte à la basilique de Soulac, à Saint-Hélène-de-l'Étang (Hourtin), Carcans et Lacanau, avant de poursuivre vers le sud. Des hospices sont implantés le long du chemin, tel celui de Grayannes (Grayan-et-l'Hôpital). D'autres voies, moins fréquentées, longent l'estuaire, par Saint-Vivien-de-Médoc, Lesparre, l'abbaye Saint-Pierre-de-l'Isle (Ordonnac) et Saint-Médard-en-Jalles, avant de rejoindre Bordeaux.
Le mariage de la duchesse Aliénor avec le roi de France Louis VII en 1137 se révélant un échec patent, les deux époux obtiennent du pape une annulation de leur union en 1152. Le divorce est prononcé le 21 mars ; le 18 mai, Aliénor épouse Henri Plantagenêt, comte d'Anjou. Lorsque celui-ci est porté sur le trône d'Angleterre en 1154, l'Aquitaine passe dans le giron anglais. Elle y gagne franchises et privilèges, et une plus grande ouverture du marché britannique pour ses productions (vin, notamment). De nombreux facteurs font que l'opposition entre Capétiens et Plantagenêts s'accroît, débouchant sur un des plus importants conflits de l'histoire de France : la guerre de Cent Ans. Le Médoc y joue un rôle limité, ses seigneurs restant pour l'essentiel fidèles au roi-duc (ou au Prince noir pendant le temps de la principauté d'Aquitaine, de 1362 à 1372). Au milieu du XVème siècle, les Français grignotent peu à peu le duché de Guyenne, réduit à sa plus simple expression, et se livrent volontiers au pillage. Les troupes de Charles d'Albret et d'un chef de bande redouté, Rodrigue de Villandrando, ravagent ainsi le Médoc en 1438. S'ensuivent de longues années de troubles plus ou moins sporadiques, avant que les Français ne parviennent à prendre la totalité de la Guyenne (Bordeaux compris) en 1451. Cependant, l'occupation française est mal ressentie par la population, et des troubles éclatent quelques mois plus tard. Un ultime appel à l'aide est lancé au roi-duc, qui envoie une armée de secours commandée par John Talbot. Celle-ci débarque à Soulac le 19 octobre 1452. L'éclaircie est pourtant de courte durée et s'achève par la mort de Talbot sur le champ de bataille de Castillon le 17 juillet 1453. La guerre de Cent Ans prenait fin.
Le Médoc se relève tant bien que mal, et bénéficie d'une campagne de mise en valeur en deux temps. La première, due au roi Henri IV, voit l'assèchement des marais du Bas-Médoc par des Flamands et des Hollandais, qui mettent en place des polders et introduisent, par la même occasion, les vaches frisonnes. La seconde, plus radicale, intervient à partir du XVIIIème siècle avec les premiers essais de fixation des dunes, jusqu'alors fort dangereuses car « mouvantes » (des villages entiers sont ensevelis, comme Soulac), et les premiers boisements. Ceux-ci s'intensifieront au siècle suivant, notamment après la promulgation de la loi du 19 juin 1857 prescrivant l'assainissement des marécages et leur ensemencement en bois (pin maritime). Sur les croupes de l'estuaire, la viticulture connaît son âge d'or aux XVIII et XIXèmes siècles : quelques-uns des plus grands crus du Médoc se distinguent à l'exposition universelle de 1855, tels Château Margaux, Château Lafite et Château Latour. Durement éprouvés par la crise du phylloxéra, les vignobles seront patiemment reconstitués.
Le XXème siècle est marqué, comme dans le reste du pays, par l'occupation allemande. Les 29 et 30 juin 1940, les troupes de la Wehrmacht pénètrent en Médoc par Le Verdon (en provenance de Royan) et par Bordeaux. Sous l'action de plusieurs mouvements de résistance (Libération-Nord, FTP, OCM), des maquis s'organisent et mènent la vie dure à l'occupant, tout en préparant la libération (caches d'armes, prise en charge de parachutistes…). À la fin de la guerre, les Allemands s'enferment dans une poche de résistance (Gironde Mündung Nord), délivrée en avril 1945 par les FFI du général Milleret, dit « Carnot ».
La deuxième moitié du XXème siècle et le début du XXIème siècle voient des tentatives de reconversion d'une économie en perte de vitesse. Le déclin de la sylviculture, patent après 1920, est encore accentué par une série de catastrophes, parmi lesquelles le terrible incendie de forêt de 1949 (les fumées étant visibles jusqu'à Bordeaux !) et les tempêtes Martin (1999) et Klaus (2009). La céréaliculture (maïsiculture), après quelques échecs initiaux, devient un des moteurs de la région, avec le tourisme (œnotourisme, tourisme balnéaire et naturisme, notamment). De nombreux actifs effectuent de nombreux mouvements pendulaires, la région vivant de plus en plus au rythme de la grande métropole régionale qu'est Bordeaux.
source : Wikipédia