le Fort Médoc
de la citadelle de Blaye au fort des vignes
(brochure distribuée par l’Office Municipal du tourisme en 2007)
A la demande du Duc de Saint Simon, gouverneur de Blaye, Vauban va ériger sur la rive droite de la Gironde, la citadelle de Blaye.
Le premier château fut détruit au XIe siècle par le Duc d’Aquitaine, grand-père d’Aliénor, reine de France puis d’Angleterre avec pour conséquence le rattachement à la couronne anglaise du duché d’Aquitaine.
Au XIIe siècle, les jacquaires (pèlerins se rendant à Saint-Jacques-de-Compostelle) s’arrêtaient souvent à Blaye pour glorifier le corps du bienheureux Roland de Ronceveaux, avant de rejoindre la rive gauche de l’estuaire au port de Garbeys (port Pinau maintenant) à Cussac (au nord de Fort Médoc).
Continuant leur route par les sentiers du Pastingot, s’orientant vers l’ouest ils passaient à la croix des Jacquets. Puis vers celle de la Linière et prenaient la direction de la commanderie de Benon, une des premières construites par les hospitaliers de Saint Jean pour porter secours à la multitude de pèlerins qui traversaient le Médoc.
En 1650, dans une missive adressée au cardinal de Mazarin, le Duc de Saint Simon décrivait le mauvais état de la place de Blaye, la faiblesse de la garnison face à un siège qui ne saurait tarder.
Louis XIV, lors de son voyage à Saint-Jean-de-Luz où il devait célébrer son mariage avec l’infante Marie Thérèse d’Espagne, séjourna à Pauillac puis à Blaye.
Il s’aperçût alors que cette ville était la clef de Bordeaux.
Un arrêt fut rendu prévoyant les réparations de la citadelle, auxquelles devaient s’ajouter de nouvelles constructions afin de protéger Bordeaux.
Sébastien Le Prestre, seigneur de Vauban, né à Saint-Léger dans le Nivernais en 1633, s’enrôle en 1651 dans les régiments de Condé.
Il montra très vite des qualités d’ingénieur et perfectionna la défense des villes lors des sièges.
En 1685, Vauban parcourait les côtes de l’Atlantique avec son fidèle adjoint Ferry.
A la citadelle de Blaye, il indiqua que celle-ci avait une situation stratégique mais ingénieuse ; il savait que pour maintenir l’autorité du roi et rendre Bordeaux imprenable, il devait verrouiller le fleuve.
Il projeta de construire une tout au milieu du cours d’eau sur une petite île appelée " île de Saint Simon ", qui deviendra l’île Pâté ou le " fort de l’isle " et sur le côté opposé, un fort à quatre bastions ; Bordeaux deviendrait ainsi imprenable par la mer.
Louis XIV séduit par le projet de " verrouiller la Gironde " ordonna le début des travaux du Fort de Médoc en 1686 ; la poudrière fut construite en 1687 avec une multitude d’ouvriers et de militaires.
Puis furent construits les quatre bastions reliés par des courtines.
Du côté du fleuve se trouvait le bastion du Dauphin et le bastion de la Gironde.
Du côté du Médoc, le bastion du Roi et celui de Saint François.
Un système d’écluses qui existe encore de nos jours, remplissait à marée haute les douves.
Puis on se contenta de construire deux lignes de casernement avec 40 chambrées, une boulangerie et une chapelle à l’intérieur.
Mais avant de pénétrer à Fort Médoc, depuis le pont de la demi-lune, vous pourrez dès cet instant, admirer la porte royale.
Véritable joyau, son frontispice portant les armoiries du XVIIe siècle, un écu royal central avec trois fleurs de lys entouré de la chaîne du Saint Esprit dont la médaille pend et sur laquelle se trouve la colombe, tête dirigée vers le bas, qui, symboliquement, représente la relation entre l’esprit et la manière.
De chaque côté de l’écu se trouvent deux guerriers assis sur des trophées de guerre.
La porte est également dotée d’un fronton curviligne frappé aux armes du roi Louis XIV. Ce soleil, marque royale, est encore de nos jours admirablement conservé.
Il faut quand même noter que de telles sculptures étaient rares sur des ouvrages militaires.
Vous entrez dans Fort Médoc, sous la voûte, une seconde porte en croisillons de chêne à claire voie apporte un témoignage important de l’artisanat de ce siècle.