LE guide touristique du Médoc : Patrimoine du Médoc
Ne restez pas simple spectateur, devenez acteur. Enrichissez ce site à but non lucratif avec vos contributions.
LE guide touristique du Médoc : Patrimoine du Médoc
La seigneurie de la Marque (la Marche en gascon) tient son nom de son emplacement et de son rôle de frontière entre les anciennes limites des seigneuries de Lesparre, de Castelnau et de Blanquefort. Elle apparaît pour la première fois en 1277 au titre de châtellenie dans les rôles gascons mais existe certainement avant cette mention. Avec les forteresses de Lesparre au nord et de Blanquefort au sud, le château fort de Lamarque, construit au 12e siècle sur les ruines d´une forteresse du 11e siècle, défend le territoire médocain contre les incursions ennemies. Le château est ainsi situé sur un lieu stratégique, entouré de marais et de bois. La première église sous l´invocation de Saint-Seurin est construite entre le 12e et le 13e siècle au bord de l´estuaire. Sous domination anglaise, la seigneurie est donnée par Édouard Ier d´Angleterre, avec celle de Castelnau, à Gassion de la Manche dans la seconde moitié du 13e siècle. Elle appartient ensuite au 14e siècle au seigneur Pons de Castillon en Médoc, initiateur de la reconstruction du château, puis passe entre les mains du duc de Glocester dans la première moitié du 15e siècle et de Jean de Foix, comte de Candale en 1446 et 1447. C´est à partir de cette époque que les premières vignes sont attestées dans la commune. La guerre de Cent ans terminée, et la province appartenant désormais au roi de France, c´est Magdelaine de Lescun, vicomtesse de Castillon sur Gironde, qui est qualifiée, dans un titre du 12 mars 1516, de "Dame des seigneuries de la Marque et de Saussac", puis Antoine Deydie, écuyer. La seigneurie est ensuite à la possession de M. le Maréchal de Matignon qui meurt au château de Lamarque en 1597. Jean-Louis de la Valette, duc d´Epernon en 1598, François de Foix de Candale en 1674 et son frère Henri-Charles de Foix sont ensuite les seigneurs successifs de la Marque. La puissante seigneurie de Lamarque a entraîné le développement du bourg, à proximité du château. Sur une carte datée de 1691, le bourg s'organise le long d'un axe principal menant à l'église, au sud du château. La nouvelle église, bâtie entre 1665 et 1674, sous le vocable de Saint-Barthélémy, est située à l´embranchement de deux voies de communication, l'une menant au port signalé au bout d´un chenal.
Etienne-François de Brassier, conseiller au parlement, est seigneur de Beychevelle et de Lamarque : cette famille reste à la tête de la seigneurie de Lamarque jusqu'à la Révolution. Elle recouvre les paroisses de Lamarque (dépendant de l´Abbaye de Sainte-Croix de Bordeaux), de Cussac, de Listrac, une partie de Moulis et de Saint-Laurent. Le plan cadastral de 1826 montre l'implantation du bâti au début du 19e siècle, qui se concentre essentiellement dans le bourg. Les écarts sont peu nombreux. Deux voies de communication principales traversent la commune : la première, du sud au nord, relie Bordeaux à Pauillac, et l´autre, d´est en ouest, passe au centre du bourg et rejoint le port. Plusieurs moulins sont signalés : le moulin de Meyre, situé en bordure de l'estuaire et au nord du port, démoli en 1862, un autre au sud du bourg et deux à l´ouest de la commune (celui au nord est détruit en 1855). La commune de Lamarque connaît au 19e siècle une période de prospérité en lien avec le développement des propriétés viticoles. La foire, qui se tient tous les ans le 24 août, est le lieu de rassemblement des médocains et des blayais et contribue à la renommée de la commune.
Une nouvelle église est reconstruite en 1838 sous le vocable de Saint-Seurin à quelques mètres de l´ancienne qui est alors démolie ; la mairie, l´école, la halle et le clocher de l´église sont édifiés vers 1850, le port est agrandi et amélioré à partir de 1868 et une très grande majorité de maisons sont remaniées ou reconstruites dans la seconde moitié du siècle.
Les familles de Fumel et Pigneguy possèdent plusieurs propriétés dont, pour l´un, le château Lamarque depuis 1841 et, pour l´autre, le château du Retou.
La population s´accroît fortement au cours des décennies, atteignant, en 1898, 1525 habitants. La fin de siècle est marquée par le projet de la ligne de chemin de fer Moulis-Lamarque et d´une liaison transfluviale avec Blaye. De ce projet abandonné subsistent les vestiges de la gare maritime au nord du port. La première moitié du 20e siècle voit la mise en service du bac permettant une liaison directe avec la rive droite. De nombreux commerces s'installent sur la traverse principale du bourg. De nouveaux quartiers se développent à la fin du 20e siècle.