dernières nouvelles du Médoc

Queyrac

Où est-il ?

Il n’a pas encore reparu ! D’aucuns disent qu’il est jardinier chez un docteur de Bordeaux, d’autres disent... mais que ne dit-on pas. Tout le monde, ici, en attendant, constate son absence. Il manque quelque chose aux habitants du bourg. On ne voit plus cet enfant de Queyrac qu’on était habitué à voir matin et soir, toujours tranquille ; on le faisait causer, on lui lançait une galéjade, bref on l’aimait parce qu’il n’aurait pas fait de mal à une mouche et qu’il était l’ami de tous. On s’était habitué à voir ce fils et frère de richard, marcher pieds nus dans des sabots, vêtu comme l’ouvrier le plus humble, garder les vaches comme un sans le sou, et si quelquefois on exprimait une légère critique, on ne poussait pas la chose plus loin, l’habitude étant une seconde nature. Mais aujourd’hui, c’est une autre affaire. Nous ne voyons plus notre vieux camarade et cela nous offusque quand nous apercevons l’autre dans une belle auto parader avec sa princesse. Non ! Tout cela n’est pas bien, ce n’est pas juste et nous crions bien haut que Queyracais de naissance, il devrait continuer à vivre au milieu de nous à Queyrac puisqu’il en a les moyens. Nous en reparlerons. Henri de la CHOPPE.

(le Journal du Médoc du dimanche 9 août 1925

15 centimes le numéro)

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Vin et résine

Un propriétaire nous écrit et met en parallèle les produits médocains : vin et résine. Pourquoi, se demande-t-il, pour être transporté, est-il obligé de payer des droits de circulation très élevés, alors que la résine ne paie absolument rien. Et pourtant le litre de vin ne vaut que 1 fr. environ et demande pour le faire venir de gros frais, alors que la résine se paie 2 fr.50 le litre et coûte juste la peine de la ramasser. Nous demandons à nos gouvernants de faire la réponse.

(le Journal du Médoc du dimanche 9 août 1925

15 centimes le numéro)


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Gaillan

Une mégère

Un village de notre commune possède une mégère qui a l’habitude d’injurier toutes les personnes qui n’ont pas l’heur de lui plaire. Son vocabulaire que lui envieraient les locataires de maisons closes est dévidé à chaque instant et pour des motifs futiles. Il est regrettable que de temps à autre une bonne leçon ne lui soit donnée. Mais que les victimes de cette furie ne perdent pas patience. Tout vient à point à qui sait attendre. Nous en reparlerons.

(le Journal du Médoc du dimanche 23 août 1925

15 centimes le numéro)


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Soulac-sur-Mer

La potinière

Un Bordelais bien connu a deux passions. Celle de son industrie et la natation ; sitôt l’été venu, il fréquente assidûment notre plage, où il s’est taillé la réputation d’un " as ". Il est très épris de sa femme qui est fort belle, mais hélas ! elle ne partage pas les sentiments de son mari. Appelé un jour de la semaine dernière à Bordeaux, pour ses affaires, il n’y resta que le minimum de temps et reprenant le train, il se mit en tenue " d’as de la nage ". Il fut rapidement dans l’eau et nagea jusqu’à un petit bateau. Or sur ce bateau, se trouvaient déjà, en conversation fort animée, sa femme également très bonne nageuse et un jeune homme, son flirt notoire, au su de tous les intimes. Il y eut entre les deux hommes, en caleçon de bain, une explication plutôt orageuse. Les lorgnettes aperçurent un match de boxe peu banal. Les deux hommes tombèrent finalement à l’eau et revinrent, suivis de Madame, à larges brassées vers la terre, tout en s’injuriant. Gageons que tout cela finira par un divorce.

(le Journal du Médoc du dimanche 23 août 1925

15 centimes le numéro)