la gemme
On extrait de la gemme environ 20 % d’essence de térébenthine (pour les peintures, vernis, encaustique) et 70 % de brais et colophanes (pour la savonnerie). Les dérivés de la résine sont également utilisés en pharmacie, parfumerie, papeterie et pour les colles, encres et même le chewing-gum.
Le travail du résinier
(d’après un article de Dominique Manenc paru dans www.sudouest.com en août 2003)
Pour commencer, le résinier pèle l'écorce du pin pour préparer la carre (1), en prenant soin de s'arrêter au liber, cette peau qui est entre l'écorce et le bois. La coupe s'étire dans un premier temps sur 80 cm de haut et 30 de large. C'est alors qu’il va cramponner en enfonçant un morceau de zinc incurvé dans le tronc, de manière à recueillir la résine. Le résinier manie ensuite le hapchot pour commencer la carre :les perles de résine se mettent alors à suinter doucement. Toutes les semaines, il va agrandir la carrepar le haut. Chaque mois, il décolle la résine blanche du pot, avec une truelle, pour la verser dans un seau (l'escouarte), puis dans une barrique, jadis en ferraille.
La campagne de gemmage commence toujours en janvier, ou février. Ce n'est qu'en octobre ou novembre qu'on ramasse la résine restée collée sur la carre.
(1) pour travailler à bonne hauteur, il se sert d’un pitey, sorte d’échelle à un seul montant garni d’encoches.
Le gemmage du pin maritime
Extraits du livre: "Le Gemmage du pin maritime dans les Landes"de Claude Taillentou
Ingénieur des Travaux des Eaux et Forêts retraité,parus sur www.litetmixe.com
Préparation des pins à gemmer
Chaque pin à résiner est préparé ainsi :
A l'aide d'une hache, ou d'un racloir spécial appelé « barrasquit d'espourga », on enlève la partie rugueuse de l'écorce au pied de l'arbre. Cet écorçage se fait environ sur 20-25 cm. de large et 80 cm. de hauteur. On «pare », on « prépare » le pin. Au pied de l'arbre est posé le pot à résine en terre cuite appelé «cutyot » (ou « cuthiot » ou cuttot). Au dessus de celui-ci est enfoncé un " crampon " en zinc qui a pour but de conduire la résine de la future care dans le pot.
La hache (ou le barrasquit) est utilisée pour les deux premières années de préparation (jusqu'à 1,50 m environ). Pour les 3° et 4° années, l'écorçage se fait avec un barrasquit à long manche. Le pot en terre cuite [...] tenu entre le crampon et une pointe est monté pendant 4 ans le long de la care. Sa contenance est de 0,5 litre.
" Piquage " du pin.
A partir de la mi-mars, en se servant d'une hachette spéciale « le hapchot », légèrement courbée et très tranchante, le résinier pratique sur l'emplacement préparé et au dessus du crampon, une entaille horizontale, très peu profonde, mesurant environ 3 cm de haut et 9 cm de large. Cette entaille, appelée « care », doit pénétrer jusqu'à l'aubier. Sa profondeur ne doit pas dépasser 1 cm. Le but de cette entaille est de couper les canaux résinifères, situés dans l'aubier, afin de faire écouler la résine vers le pot .Cette opération est un < « piquage ». De mars à octobre, cette entaille sera rafraîchie et montée par 36 piques successives (environ), qui mèneront cette première care à 55 – 60 cm de hauteur en fin de campagne. La même care sera poursuivie généralement pendant 4 années de piquage et atteindra en fin de cycle quelque 3 mètres de haut. Chaque année, le crampon et le pot tenu par une pointe en dessous, seront remontés le long du tronc
Les « copeaux », résineux enlevés à chaque " pique " s'appellent les « gemmelles » ou « galips» selon les régions. (C'était d'extraordinaires allume-feu.)
Récolte de la résine
La résine s'écoulant lentement de la care descend dans le pot où elle s'accumule .Il est donc nécessaire lorsque le pot est plein de ramasser la gemme. Cette opération appelée « amasse » a lieu toutes les 5 – 6 semaines en moyenne. L'amasse se fait en famille. Les pots, un par un sont vidés, l'aide d'une curette appelée «.patinette)) ou «.curette» dans des sortes de paniers en bois dit « couartes » contenant 17 litres. Un modèle plus petit (13/14 litres est réservé plutôt aux femmes).
le picachou du résinier : ouvrir par moitié un pain de 700 grammes. Ôter une partie de la mie. Passer à la poêle une ou deux tranches très fines de Jambon de Bayonne. Ajouter une cuiller de bon vinaigre. Laisser chauffer quelques secondes, verser ce jus dans le pain et y poser les tranches de jambon. Faire frire quelques piments et ajouter 4 à 6 œufs battus. Assaisonner. Placer cette omelette chaude dans le pain. Refermer et entourer d’une serviette pour que le tout s’imprègne. C’est encore meilleur si c’est préparé la veille.