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Par Julien Lestage et Jonathan Guérin 5 décembre 2025 Mis à jour le 05/12/2025 à 15h59.
Figure connue des événements associatifs et scolaires, un photographe de Pauillac a été incarcéré après son interpellation. Il aurait détourné des photos d’enfants pour les sexualiser grâce à l’intelligence artificielle
Une enquête judiciaire secoue le Médoc depuis l’interpellation d’un photographe local de 64 ans. Installé à Pauillac, dans la rue Aristide-Briand, où son studio fonctionne depuis 2020, le professionnel dort désormais en prison. Sa collaboratrice, une jeune femme de 28 ans, également entendue, a été relâchée.
Tout commence voilà quelques mois. Dans le cadre de la coopération policière internationale, le parquet de Bordeaux reçoit un signalement : un Français partage des images et des vidéos pédopornographiques. Les investigations sont confiées aux gendarmes spécialisés de l’Unité nationale cyber, à Paris.
Grâce à leur travail, l’adresse IP est identifiée. Les experts localisent l’endroit d’où partent les fichiers : il s’agit d’un studio photo à Pauillac. Il comporte deux salariés, dont un homme de 64 ans. Ce comptable retraité reconverti dans la photographie est placé en garde à vue le 24 novembre.
Ce jour-là, les militaires de Paris se sont rendus au fameux studio, en fin de matinée, pour procéder à une perquisition. Du matériel informatique a été saisi. Contacté par « Sud Ouest », le parquet de Bordeaux dévoile que « l’exploitation partielle du matériel numérique a, dès ce stade de l’enquête, permis de démontrer la présence de contenu pédopornographique en masse ». Il est ici question de plusieurs milliers de fichiers.
Le mode opératoire soupçonné serait très atypique : la création.........
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Un photographe de 64 ans, installé à Pauillac, a été mis en examen et placé en détention provisoire après la découverte de plusieurs milliers de fichiers pédopornographiques, dont certains générés à l'aide d'un logiciel d'intelligence artificielle.
Selon le parquet de Bordeaux, les autorités judiciaires françaises ont été alertées par un signalement dans le cadre de la coopération policière internationale. Ce signalement portait sur le partage de fichiers comprenant des images et vidéos pédopornographiques représentant des mineurs déshabillés, obtenues à l'aide d'un logiciel d'intelligence artificielle, permettant de créer ou transformer des contenus.
L'unité nationale Cyber (UNC) de la gendarmerie nationale, chargée des investigations, a pu localiser le lieu des téléchargements et des échanges des fichiers dans la commune de Pauillac. Les enquêteurs y ont identifié un studio de photographie employant deux personnes, dont un homme de 64 ans, ancien comptable à la retraite reconverti dans le métier.
L'intéressé a été placé en garde à vue le 24 novembre. Son domicile et le studio de photo ont été perquisitionnés dans la foulée. L'exploitation partielle du matériel informatique découvert sur place a permis de mettre au jour plusieurs milliers d'images et vidéos à caractère pédopornographique. Les enquêteurs soulignent la présence de contenus "en masse", dont certains générés ou manipulés grâce à des procédés algorithmiques visant à représenter des mineurs dans des situations explicitement sexuelles.
À l'issue de sa garde à vue, le parquet de Bordeaux a requis l'ouverture d'une information judiciaire et le défèrement du suspect. Le 26 novembre, un juge d'instruction l'a mis en examen pour "importation, détention et diffusion de l'image d'un mineur présentant un caractère pornographique", ainsi que pour "diffusion d'un montage ou d'un contenu généré par un traitement algorithmique à caractère sexuel reproduisant l'image ou les paroles d'une personne sans son consentement". Conformément aux réquisitions du parquet, il a été placé en détention provisoire.
Depuis quelques jours, les rumeurs allaient bon train à Pauillac à la suite de la soudaine fermeture définitive de la boutique Le Studio de Pauillac, située 3 rue Aristide-Briand.