Les services de messageries en 1800 (source Gallica)
"Par jour, trois voitures de Neufchâtel à Rouen, la diligence d’Amiens, la poste et d’autres voitures ..." passent sur la route du Vertgalant (Journal de Rouen 25/02/1822)
Ici celle de Cailly vers 1910
Le relais de poste à chevaux s’est installé en 1758 sur le nouveau tracé de la route de Neufchâtel. La ligne qui passait par ce relais desservait Neufchâtel puis Abbeville et la Flandre.
Les premières routes à chevaux sont créées par Louis XI en 1464 mais ne convoient que le courrier pour le roi. Plus tard en 1603 Henri IV étend ce service aux particuliers.
Les coches, malles-poste puis les diligences vont assurer le transport. Les chevaux sont conduits par un postillon et/ou un cocher. Le postillon est monté sur un cheval alors que le cocher est assis sur le véhicule tracté. Le postillon conduit les chevaux jusqu’au relais suivant puis revient avec ses chevaux, au pas, au relais de départ après le changement d’attelage. Les relais sont espacés de 7 lieues dans les premiers temps, d'où les bottes de 7 lieues du postillon que Charles Perrault a rendu célèbres. A partir du 18ème siècle cette distance est ramenée à 4 lieues (environ 16 km). Le relais du Vert Galant se situe à 15 km de celui de Rouen, à 14 km du relais suivant (La Boissière près de Saint Martin Osmonville) lui-même à 15 km de celui de Neufchâtel.
Les maîtres de poste dirigent les relais, surveillent les écuries, pourvoient aux changements d’attelage, pratiquent un peu d’agriculture et souvent tiennent l’auberge associée au relais. Pour exercer, il faut acheter une charge (brevet) qui se transmet de père en fils ou d’époux à veuve en attendant la majorité d’un fils. Cela a été le cas de Marie Jeanne Morel, veuve de Guillaume Gamare, qui a été maîtresse de poste au Vert Galant après le décès de celui-ci le 26 janvier 1778.
Sous l’ancien régime, les maîtres de poste bénéficient de certains privilèges :
Ils ont le droit à 100 arpents de culture non imposable
Ils sont exemptés de la taille (1).
Ils sont exemptés du logement des gens de guerre.
Un état de la taille de 1788 de Marie Jeanne Morel illustre les avantages qui lui sont accordés. Son activité est censée lui rapporter 2350 livres dont on déduit 800 livres, correspondant à l’évaluation des 100 arpents cultivés, il lui reste 1550 livres qui auraient engendré 106 livres de taille si elle n’avait pas été exemptée.
En 1793 Marie Jeanne Morel demande à être exemptée des réquisitions de blé du fait qu’elle nourrit beaucoup de gens, dont des soldats de la République, dans son auberge du relais mais elle ne fut pas entendue.
Louis, Charles, Armand Gamare, fils de Madame Morel Veuve Gamare, a été chef de poste au relais du Vert Galant après sa mère. Un autre fils Jacques a été le dernier maire de Pibeuf de 1808 à 1825.
Le réseau se densifie et en 1848 le Vert Galant a des départs vers Buchy, Forges-les-Eaux, Saint Saëns et vers Abbeville, Amiens et Eu en passant par Neufchâtel.
Mais le chemin de fer prend de plus en plus d’importance, Rouen-Dieppe ouvre en 1848 et Rouen-Amiens en 1867. Les postes à chevaux disparaissent.
Le relais du Vert Galant retrouvera, plus tard, une activité d'hôtellerie : l’auberge du Vert Galant.
(1)Taille : impôt direct sous l’ancien régime.