L'abbé Ravette (1725 - 1794)

Né à Servaville le 6 janvier 1725, son père est fermier et receveur du manoir du lieu.

L’abbé Ravette est vicaire à Saint André depuis 1751.

Il est présenté par le marquis de Joyeuse le 25 octobre 1754. Sous l’ancien régime le prêtre était nommé par l’évêque mais devait être présenté par un collateur qui pouvait être le “patron”. Le patron était le fondateur d’une église ou son descendant ou son héritier. Cette tradition tend à disparaître au milieu du 18ème siècle car elle minimise le pouvoir des évêques. Pierre Ravette est installé curé de Saint André le 12 novembre 1754 par Pierre Dubois doyen de Cailly.

La Marquise de Joyeuse, seigneur de Cailly, dont il est très proche, le nomme intendant de son domaine, lui réserve une chambre dans son château de Saint Germain et, reconnaissante, lui fait construire le presbytère, l’actuelle mairie.

Pour son second mariage, la marquise de Joyeuse, bien que demeurant paroisse Saint Eustache à Paris, obtient l’autorisation de le faire célébrer à Saint André sur Cailly par l’abbé Ravette le 6 novembre 1777. De même son troisième mariage a lieu également à Saint André le 27 juillet 1784, célébré par le même Pierre Ravette.

La pierre sculptée en forme de siège appelée “fauteuil de curé” était utilisée par l’abbé lorsqu’il répondait aux interrogations de ses paroissiens.

Le 9 février 1775 ce curé expédie une lettre faisant état de la situation dramatique des nombreux pauvres de sa paroisse mais n’obtient jamais la moindre obole des religieux de Saint Ouen.

Lors de la Révolution, il prête serment à la constitution civile du clergé le 6 février 1791. Il lit les textes de lois au prône comme il doit le faire même s’il se plaint de n’avoir les textes qu’au dernier moment ce qui provoque un conflit avec le maire en juin 1793. En février 1794, le directoire du district lui ordonne de payer ses impôts sur le blé qu’il a récolté, ce qu’il refuse de faire à ce moment.

Le 9 germinal an II (29 mars 1794) il démissionne des notables de la commune. Les notables sont des membres de la municipalité. Jusqu’à cette date, l’abbé Ravette appartient au pouvoir municipal.

L’abbé Ravette meurt le 23 mai 1794 à l'âge de 69 ans, pendant l'épidémie de l'an 2.

Ses biens sont vendus le 29 juin 1794 “au profit de la République”, ses conflits lors de la dernière année l’ont probablement brouillé avec les autorités révolutionnaires.