L'église Notre-Dame-de-l’Assomption

Son origine très ancienne est aujourd’hui inconnue. Selon certains médiévistes, la paroisse Sancta-Maria-de-Wasto fut donnée au temporel de l’abbaye de Fécamp en l’an 990 par le fils de Guillaume Longue-Épée, Richard Ier duc de Normandie. D’autres citent une donation postérieure par Richard II en 1025. 

A l’approche de l’an mil, les chroniques abondent en évènements dramatiques et phénomènes extraordinaires qui laissent augurer d’une fin du monde imminente, conforme à la fameuse prédiction de l’Apocalypse. Faut-il alors y voir une forme de rédemption ou est-ce un acte de l’une des pratiques les plus constantes et les plus répandues du Moyen Âge ? 

Les sources nous indiquent la porte d’entrée dans l’univers des échanges, là où le don apparaît le plus dévoilé : dans les donations faites à Dieu à travers ses représentants sur terre, prêtres et moines. Comme le souligne Jacques Le Maho, chercheur au C.N.R.S., il est probable que les moines entreprirent une reconstruction plus ou moins partielle de l’édifice après la donation. Il subsiste de cette campagne de travaux cinq rares chapiteaux à la structure très particulière, dérivée du type corinthien. Ils ornent le fond de l’abside et témoignent des débuts de l’art roman en Haute-Normandie. 

Durant la guerre de Cent Ans (1337-1453), l’église subit de nombreux dommages. Au mois de décembre 1627, un violent incendie dû à la foudre ravage le clocher de l’église. 

La requête des habitants pour sa reconstruction reste vaine pendant plus de deux siècles ! Au XIXe siècle, l’augmentation de la population nécessite d’importants travaux d’agrandissement et de rénovation. Un dégagement est réalisé autour de l’église pour l’organisation des processions. L’abside, cachée à la vue par l’exhaussement du terrain à cet endroit, est mise à découvert. 

A la demande de la municipalité, l’architecte rouennais Henri Couillard établi les plans de construction de 2 nouvelles chapelles et d’une sacristie. Les travaux exécutés par un entrepreneur local s’achèvent en 1857. 

Le cimetière entourant l’église est progressivement désaffecté et le terrain nivelé en 1884. Le nouveau clocher et le portail, dessinés par les architectes Désiré Martin et Delphir Marical, sont enfin reconstruits en 1885 et donnent à l’édifice son aspect actuel. 

L’église paroissiale, dont on ne connaît pas la date de consécration, est dédiée à la Sainte-Vierge mais la Sainte patronne du village est Sainte-Anne.

Alain Dugard