Le tour d'abandon

L’histoire multiséculaire des hôpitaux est marquée par une double idée de protection individuelle et de protection de la société. La Charité, d’inspiration religieuse fonde l’histoire des Hôtels-Dieu. La Bienfaisance, portée par l’Etat et les collectivités publiques, dont la commune, est à la source des hospices et hôpitaux généraux. Au-delà des soins, le concept d’Hospitalité prévaut.

Le recueil des enfants abandonnés, cher à Saint-Vincent-de-Paul est également une mission et une vocation historique de l’hôpital.

Les murs de l’Hôpital Charles Nicolle en portent encore la trace. A gauche de l’entrée de Germont, se trouve un « tour », sorte de guichet avec un tourniquet mobile, placé sous un abri en zinc et éclairé par une lanterne. De 1758 à 1873, des enfants y seront déposés et abandonnés de façon anonyme et confiés aux soins de l’Hospice Général.

Les registres de ces enfants abandonnés renferment souvent des carrés de tissu qui, parfois, servent à leur identification. Les parents peuvent en effet revenir réclamer leur enfant avec l’autre partie du morceau d’étoffe qui sert à ce moment-là, de signe de reconnaissance et de preuve de filiation.

Le tour recevra en moyenne 678 enfants par an avec un record en 1831 de 943 abandons.

Pour aller plus loin :

Le triste sort des enfants trouvés à l'hospice général au 18ème et 19ème siècle - conférence de Karl Feltgen du 15 septembre 2017.