Edmond Spalikowski (1874-1951)

 Portrait  d'Edmond Spalikowski, dans son modeste bureau-bibliothèque des "Friquets" à Clères, entouré de ses livres et tableaux; peinture sur toile (hauteur 64 cm - largeur 54 cm) offerte en 1956, par Mme Marie Spalikowski, son épouse, à la bibliothèque de Rouen.

"Que de personnages notoires ont passé entre-temps dans la modeste maisonnette, princes de lettres, de sciences, d'art, romanciers ou poètes, peintres et sculpteurs, érudits et savants. Leurs noms rempliraient un mémorial qui ne serait pas le moindre ornement du studio tapissé de livres, tableaux, dessins et gravures, où je recevais ces hôtes devant ma table chargée de papiers et brochures, débordant de projets, brouillons, croquis, manuscrits entre les casiers bondés de volumes les plus divers et le piano supportant avec des bibelots les derniers noirs et blancs, frais encore d'encre de Chine ou de fixatif". (Ed. Spalikowski. Normandie Pyrénées. 1946)

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Edmond Spalikowski naît à Rouen le 1er juin 1874. C’est le cinquième enfant de François Spalikowski, peintre d’origine polonaise, né en 1835 et d’Aline Andrzej-Kowicz, née en 1843. Le couple s’est uni à Caudebec-en-Caux en 1867. 

Le jeune Edmond est élève du Petit séminaire du Mont-aux-Malades et du lycée Corneille. Des raisons de santé l’empêchent de devenir médecin. Il adhère et milite à des organisations pacifistes. 

Edmond Spalikowski a énormément écrit, dessiné, publié : à la fois journaliste, chroniqueur, dessinateur, poète, historien de l’art, anthropologue, auteur de textes manuscrits et de dessins aquarellés, conférencier.  C’est  la Normandie qui sert de toile de fond à son œuvre féconde.

Il écrit avec M. Georges Cavé, juge de paix et autre érudit local, un ouvrage sur l’établissement départemental de Grugny.

Ses amis l’appellent affectueusement « Spali ».

La Première guerre mondiale est une période douloureuse pendant laquelle il exerce la médecine dans des conditions difficiles : il est médecin auxiliaire à l'hôpital militaire, au château des Pénitents de Vernonnet (Eure). Il passe pendant ce temps sa licence de lettres. Après la guerre, il est un moment économe à l'établissement de Grugny, avant de devenir professeur au Collège de Normandie à Mont-Cauvaire de 1921 à 1934. 

De 1930 à 1940 et de 1946 à sa mort en 1951, il réside à Clères dans sa maisonnette surnommée « Les Friquets », maison minuscule encombrée de livres, dessins, documentations… et entourée d’un jardinet. Il adore cette modeste propriété et en fait de nombreuses descriptions.

Pendant l’occupation allemande, il trouve refuge à Argelès-Gazost (Hautes-Pyrénées) ; lors de cet exil, il réalise un grand nombre de dessins et de manuscrits. Il avait confié au maire les clés de sa maison avec la possibilité d’y loger des réfugiés fuyant les bombardements des villes. Une femme du Havre occupe le logement avec ses enfants lorsqu’il revient à Clères. Après 6 mois de lutte juridique, il récupère sa maison, mais « les murs sont d’une crasse impossible à décrire, les planchers défoncés, les portes déglinguées, la plupart des meubles avaient servi de bois de chauffage, le piano en morceaux… » (conférence de Gabrielle Sueur lors du salon du livre normand le 30 novembre 2002 : Edmond Spalikowski).

En février 1950 il est fait Chevalier de la légion d’honneur.

Edmond Spalikowski décède à Clères le 3 août 1951 à l’âge de 77 ans. Il est inhumé dans le cimetière communal.

Le 19 avril 1953 un médaillon, réalisé par le sculpteur Richard Dufour, est apposé sur un des pignons des halles de Clères ; c’est un hommage de la Société des Ecrivains normands dont il fut longtemps le président.      

Son épouse Marie (née Leclanché) lui a toujours apporté son appui, sa présence, son aide pour faciliter son travail. Leur amour a traversé toutes les épreuves de la vie et Spalikowski le célèbre encore dans ses dernières années. Elle est décédée à Clères le 7 septembre 1955 et repose auprès de son mari. Le couple n’a pas eu de descendance directe.

Edmond et Marie Spalikowski ont toujours eu près d’eux une servante d’exception, Marguerite, orpheline à quinze ans, qui les a servis jusqu’à leur mort, et même au-delà car elle a continué à fleurir leur tombe jusqu’à sa propre mort, en 1964. Sa tombe se trouve tout près de celle du couple.

Edmond Spalikowski a été membre de l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Rouen et de la Commission départementale des Antiquités (CDA). 

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