La prison

English version

Il y a au fond de la place du marché, au pied du « Capitole » un ensemble de garages. Ils remplacent un petit bâtiment dont on peut voir l’aspect sur des cartes postales anciennes et que peut-être quelques anciens de Cailly ont encore en mémoire.

A l’origine,il abritait des hallettes, une ou deux échoppes et un petit logement.

En 1837, autorisée par l’ordonnance royale du 21 novembre, la commune rachète la place du marché, les halles aux bouchers, des halles et les hallettes.

Le Maire faisant « remarquer que le jour de marché amène souvent au bourg des ivrognes ou des individus turbulents qui troublent de temps en temps la tranquillité publique ; que les moyens de répression qui sont à sa disposition ne suffisent pas toujours pour prévenir les scènes de désordre dont se plaignent à juste titre les habitants paisibles ; que pour y réussir d’une manière plus satisfaisante il conviendrait d’avoir un local qui pourrait servir à la fois de corps garde et de prison ».

La décision de transformer une partie des hallettes en corps de garde et prison est donc prise et réalisée. Peut-être cela suffit-il à refroidir les ardeurs des perturbateurs mais le fait est que l’usage très limité (aux jours de marché et de foires) des locaux, les rendaient insalubres, la commune doit envisager un « service d’aération » dont la rémunération devait grever le budget de la commune.

C’est à ce moment qu’intervient le Sieur Bicheux, nouveau venu à Cailly, perruquier de son état, qui « ayant appris le besoin que ce corps de garde avait d’être ouvert de temps en temps pour sa conservation, s’est adressé à Mr le Maire et lui a proposé de le faire les jours de marché, de dimanche & fêtes et a offert en outre de payer au profit de la commune une rétribution de cinq francs par mois, pourvu qu’il lui soit permis les jours ci-dessus indiqués d’y exercer son état ».

« M. le Maire ayant trouvé cette proposition très avantageuse l’a accueillie provisoirement, mais à la condition que le Sieur Bicheux paierait un mois à l’avance aux mains du receveur municipal et qu’il livrerait ce corps de garde dès l’instant où il en serait requis par l’autorité soit pour service d’ordre public ou pour toute autre cause, ce qu’il a accepté et a commencé à l’ouvrir et y travailler dès le onze septembre dernier à ces conditions ».

Cette proposition est approuvée par le Conseil Municipal dans sa délibération du 8 novembre 1838 et soumise à l’approbation Monsieur le Préfet.

D’après les registres des délibérations du Conseil Municipal des années 1832 à 1840 - Transcription Gilbert Leclerc.