L'ancien presbytère

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La première mention du presbytère en 1624, le décrit dans les environs de l’église, entouré de maisons. En effet le curé de Collemare, Pierre Legrain, consigne dans les registres de catholicité les principaux événements portés à sa connaissance. Ainsi pour le presbytère de Cailly " par un vendredi 10e jour d’avril environ de 9 à 10 heures du matin, le bourg de Cailly fut brûlé par le mauvais ménage d’un maréchal ayant fait trop grand feu à sa forge, il y eut à Cailly un grand incendie tel que on en a vu un du plus longtemps et fut brûlées plus de 30 maisons et le presbytère dudit lieu et des environs de l’église qui a causé la ruine de plusieurs du dit lieu “ (Histoire de Cailly par Hippolyte Lemarchand ).

C’est à un tout autre endroit qu’il est localisé à la Révolution. En effet après avoir été affecté aux réunions de l’administration cantonale (le canton de Cailly créé quelques années plus tôt disparaît en 1802), et transformé en magasin, il est vendu en 1804, en mauvais état, et démoli en 1814 pour laisser la place au cimetière actuel.

Durant cette période, le desservant de Cailly, l’abbé Le Baillif, loue à ses frais, une maison située à plus d’un kilomètre de l’église, ce dont il se plaint au préfet en 1807.

En 1823, soit 21 ans plus tard, la commune est autorisée à acquérir la maison de madame Gaillardon, à l’emplacement actuel, pour en faire un presbytère.

Il est occupé pendant près de 60 ans par l’abbé Bréard. Hormis la construction des murs du jardin en 1860, aux frais du desservant, en récupérant les matériaux de l’ancien mur, peu de travaux d’entretien sont exécutés. Aussi est-il en mauvais état, en 1879, à la mort de l’abbé.

Le conseil municipal hésite alors, réparer ou reconstruire.

Après avoir consulté deux architectes, Fauquet et Dauphiné, il opte pour la reconstruction de la bâtisse selon le devis du second, pour un coût de 12000 frs. Mais après avoir soumis le projet au sieur Lefebvre, entrepreneur à Fontaine le Bourg, il décide finalement de la faire réparer, au prix de 6200 frs.

Le préfet consulte l’archevêché. Celui-ci donnant sa préférence au projet de l’architecte Fauquet, il invite le conseil municipal à revoir sa position. Le 1er mars 1880, le conseil municipal persiste dans la voie de la réparation par 5 voix contre 3 et une abstention.

Le secrétaire général de la préfecture rend alors visite au maire, Monsieur Desportes. Il le convainc de la nécessité de reconstruire la bâtisse.

Lors de la séance d’avril 1880, le conseil décide à l’unanimité la reconstruction du presbytère selon les plans de l’architecte Dauphiné.

Le coût initial de 13600 frs est diminué de :

  • subventions 4500 frs,

  • vente des matériaux de l’ancienne construction 1100 frs

  • dons de particuliers: 4000 frs de la marquise de Neuville, 700 frs de Monsieur Esnault.

La charge pour la commune n’est alors que de 3300 frs (la moitié des travaux de restauration), couverte par différentes taxes et un emprunt.

Le presbytère est reconstruit en 1881, livré fin 1882, le curé Legris en prend possession en 1884.

La commune le vend en 1993. C’est aujourd’hui une maison particulière.

Sources :

- Archives municipales,

- Archives départementales.