La Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest
En 1843, la ligne de Chemin de Fer Paris – Rouen est créée par la Compagnie des Chemins de Fer de l’Ouest appartenant au réseau d’intérêt général construit par des entreprises anglaises, elle est prolongée jusqu’au Havre en 1847.
Le tronçon Rouen – Dieppe voit le jour en 1848, mais la station de Clères a été « oubliée » malgré les engagements de la Compagnie des Chemins de Fer. Elle est créée après plusieurs demandes et une supplique auprès de l’Empereur Napoléon III du 5 février 1853. La gare est finalement construite sur un terrain donné par le Comte de Béarn et ouverte en 1855. Le tronçon Motteville – Saint-Valéry-en-Caux est ouvert en 1848.
En 1876, un embranchement vers Motteville, encore visible aujourd’hui, et un autre vers Buchy permettent aux Clérois de rejoindre Le Havre et Amiens. Il a l’inconvénient d’obliger les locomotives des trains Le Havre Amiens de se détacher du convoi dans la gare de Clères pour changer de sens aussi, à partir de 1917, et grâce aux prisonniers croates un barreau est construit entre la Houssaye-Béranger et Etaimpuis: les trains Le Havre Amiens relient ces 2 villes sans passer par Clères.
Le service voyageurs disparaît en 1938 et le transport des marchandises dans les années 60.
Lignes de la Compagnie des Chemins de Fer de Normandie : Le Tortillard
Une ligne à voie métrique (voies écartées d’un mètre au lieu de 1,445 pour les lignes nationales) d’Ouville-la-Rivière à Motteville est mise en service le 16 mars 1912. Celle de Gueures à Clères le 30 avril 1913. Ces deux lignes peu rentables sont fermées aux voyageurs en 1939, remplacées par des services d’autobus. Le transport des marchandises se poursuit jusqu’à la fermeture en 1947.
Les années 2000
Clères est à 20 mn de Rouen et 45 mn de Dieppe. En semaine, 9 trains desservent la gare de Clères et 5 le dimanche. Ils sont surtout empruntés par des travailleurs, des étudiants et aussi pour des motifs de loisirs, ce qui représente 200 passagers environ par jour. Trois agents assurent alors les opérations de sécurité en gare liées aux passages des trains de voyageurs et de fret. La SNCF s’attache tout particulièrement à remettre les gares à un meilleur niveau d’accueil et de propreté.
La gare est remplacée par la Halte en 2011, nouveau bâtiment construit pour abriter les voyageurs, avec un parking vélos et une passerelle pour passer au-dessus des voies. 12 voyages aller-retour sont proposés en semaine, 7 le samedi, les dimanches et jours fériés. Les voyageurs disposent d’automates pour acheter et composter leurs billets.
Les trains de fret entre Le Havre et le Nord et l’Est de la France utilisent la ligne Motteville à Serqueux qui devient alors carrefour des lignes pour Amiens, Paris et Rouen.
La gare de Clères a vu passer en 2020 un important trafic de wagons de terre en provenance du viaduc de la Scie et destinée à remblayer le chantier Flaubert à Rouen-Orléans. Elle sert également de voie de garage pour les trains-travaux.
La gare créée pour le Tortillard cède sa place aux bureaux des ponts et chaussées en 1945 et la gare SNCF est transformée en maison médicale en janvier 2021.
Trois gares datant de 3 siècles différents ont été construites au même endroit : La première gare est construite sur la ligne Rouen - Dieppe en 1855, celle du tortillard en 1912, et enfin la halte en 2011. Les trois constructions sont toujours présentes dans le quartier de la gare.
Drôle de projet
Un projet d’une ligne allant de Clères à Rouen par la vallée de Cailly est soumis au Conseil Municipal en janvier 1909 avec 2 choix :
1. Départ du bourg de Clères en empruntant la route de Montville qui de ce fait perdait de la largeur de circulation. La gare aurait pris la place de la Halle et l’aire de manœuvre le long du Parc (au niveau du parking d’aujourd’hui). Le Maire, Louis Duthil et le Conseil Municipal s’opposent à ce projet pour protéger le centre de Clères.
2. Départ de la gare déjà existante ; la voie irait jusqu’au Hameau du Tôt à flanc de coteaux avant d’emprunter la route de Montville. Le Conseil Municipal de Clères est moins hostile, ceux de Anceaumeville et Montville sont d’accord.
Finalement, aucun des deux projets ne voit le jour.