L'ancien presbytère

Le presbytère, construit en 1788, est déserté en 1792 par l’abbé Belliard qui avait refusé de prêter serment à la constitution et qui a rejoint l’Angleterre. Le presbytère va servir de logement pour l’instituteur et de salle de classe de 1794 à 1801, puis retrouve sa fonction première : habitation des prêtres.

En 1858, il subit de grosses réparations au niveau “des murs, de la couverture, et des bâtiments accessoires.”(Archives communales).

Au XVIIè siècle, les titulaires de la cure défendent leurs privilèges avec ardeur contre l’abbaye de St Amand de Rouen, leurs privilèges On voit les curés Hauchart, de Louvigny, Carrel et  Hermette en appeler aux tribunaux. 

Michel Filoque ou Fillocque curé de 1686 à 1706 a un comportement peu honorable. Le 2 juillet 1697, lors d’une visite du grand archidiacre de Rouen Y. de Seraucourt, les paroissiens se plaignent de sa conduite, ils dénoncent leur curé M. Filloque, comme ivrogne, d’un caractère violent et fréquemment absent de sa paroisse.

Ils lui reprochent : (ADSM G 1178)

« D’être parti de la paroisse le Caresme dernier pendant trois semaines avec un soldat qui vient ordinairement passer l’hiver à la Houssaye.

Qu’il ne dit jamais matines à l’église en quelques fêtes que ce soit, n’y vêpres les samedis et veilles de fêtes.

Les dimanches il annonce les messes et services qui doivent se célébrer dans la semaine sans qu’il les acquitte et néanmoins il s’en fait bien payer.

Il n’explique jamais l’Evangile, il ne fait jamais instruction à la messe et ne fait point le Catéchisme, il refuse de confesser.

Il s’enivre souvent dans les cabarets du voisinage et ce avec scandale ; il menace et charge continuellement ses paroissiens et d’autres d’injures honteuses et indécentes.

Il chasse sa mère sa sœur et son valet hors du presbytère, il courut ce valet avec un couteau pour le tuer ». 

En 1788, le curé Belliard obtient la construction du presbytère mais il n’en jouit pas longtemps car trois ans plus tard, prêtre réfractaire, il s’enfuit en Angleterre.

Il revient prendre sa charge en 1802, mais à ce moment, la Houssaye perd la succursale qui passe au Valmartin où elle est réunie ainsi que Grugny et Frichemesnil.

De 1833 à 1840. M. Holley, ancien vicaire de Clères et neveu du supérieur du Grand Séminaire de Rouen est dit “très léger, il démentit les espérances de sa jeunesse et ne laissa dans la paroisse que de mauvais souvenirs” (H. Lemarchand).

Le curé Giffard, nommé prêtre en 1886, bon vivant, passait pour être le père d’une jeune fille du village. 

Pendant l’occupation allemande, l’abbé Fontaine était farouchement hostile aux occupants, d’après les souvenirs des aînés du village.

Le dernier habitant du presbytère, le curé Jean Leprêtre, ne laisse que de bons souvenirs dans la population. On peut lire au lendemain de sa mort dans la presse locale : “Les paroissiens de la Houssaye-Béranger, Grugny, Bocasse-Valmartin et Butot ont perdu leur ami, leur curé, l’abbé Jean Leprêtre. Après une longue maladie et malgré les soins prodigués au Centre Becquerel à Rouen, le Père Jean rejoignait la maison du Père, le 13 février (1992). Il était né le 31 août 1921 à Pavilly. Élève au grand séminaire, il fut enfermé à la prison de Rouen par les Allemands pendant la guerre. Il fut ordonné prêtre en juin 1946, puis fut professeur d’anglais au grand séminaire. Il fut curé de Yerville et d’Isneauville avant de s’installer à La Houssaye-Béranger en 1975. Le Père Jean était très aimé de ses paroissiens. Il aimait entretenir avec eux des relations amicales, quelles que soient leurs idées, se joindre à eux lors des repas traditionnels. Il organisait aussi des voyages et créa l’aumônerie de l’établissement départemental de Grugny, le club de la communauté paroissiale, l’équipe liturgique, la catéchèse, accomplissant sa tâche avec opiniâtreté et gentillesse. C’est avec regret qu’il devait laisser le presbytère voici quelques semaines pour s’installer dans un appartement plus confortable à l’établissement de Grugny, parmi les résidants qu’il savait si bien réconforter. Entre 600 et 700 personnes accompagnèrent le Père Jean à sa dernière demeure. La cérémonie religieuse avait lieu à La Houssaye-Béranger, célébrée par Mgr Duval, entouré des deux vicaires généraux Choquet et Nourrichard, de l’abbé Anquetil, de l’abbé Monville, curé de Clères, doyen de secteur, et de 45 prêtres ; les élus, M. André Martin, vice président du Conseil général, Mme et MM. les Maires des ses paroisses, du canton et des communes voisines, l’abbé Sautreuil, son prédécesseur, M. Boitelle, l’ami de toujours qui assista ses derniers instants et organisa la cérémonie, rendirent un dernier hommage à leur ami. L’abbé Leprêtre repose au cimetière de Grugny”. (Le Courrier Cauchois. 22 février 1992).

Le presbytère devient mairie en 1994.