Si la moisson, dans le monde agricole, connaît une révolution majeure vers le milieu du 19ème avec le remplacement des moissonneurs par les faucheuses à traction animale, l’arrivée des faucheuses-lieuses (nommées aussi moissonneuses lieuses) vers 1880, plus perfectionnées, a accéléré le processus.
Avant de les adopter, les agriculteurs de l’époque veulent en savoir plus et sont demandeurs d’informations pouvant les éclairer.
Aussi le comice agricole de l’arrondissement de Rouen organisé, le samedi 14 août 1886 dans la grande ferme des Authieux de Monsieur Savoye (La ferme des Authieux actuelle) avec un grand concours international de faucheuses, a un énorme succès.
Dès 9 heures du matin 10 faucheuses simples, 3 combinées et 8 faucheuses-lieuses sont rassemblées dans la cour de la ferme.
Les parcelles attribuées ayant été tirées au sort, les attelages se rendent, à 13 heures, sur chacune d’elles.
Au coup de fusil, elles commencent la coupe des blés sous l’œil attentif de plusieurs milliers de personnes massées le long de la route dominant la plaine (l'actuel chemin départemental n°6).
Pour l’attribution des récompenses, une épreuve supplémentaire vient à bout de l’embarras du Comice.
Le travail des faucheuses-lieuses, une nouveauté, est particulièrement remarqué: la coupe est parfaite, les gerbes disposées avec régularité, la conduite aussi facile que les faucheuses. Bien des cultivateurs présents expriment le regret de n’avoir que des faucheuses, les plus réticents sont convaincus.
Afin d’assurer la récolte, les cultivateurs du voisinage, et leur personnel, disposent les gerbes en "villottes" (moyettes) ainsi coupées sur les 25 hectares .
Sources: Fonds Bizet et d’après la chronique de Raoul Aubé dans le Journal de Rouen et Gabrielle Sueur-Hébert, D'un Printemps à l'autre. 1997
Pour aller plus loin : La grande ferme des Authieux - Comice agricole