Le grand bureau des pauvres valides

C’est en 1534 qu’est créé à Rouen le Grand Bureau des Pauvres Valides, embryon du futur hôpital général. A cette époque, 15% de la population rouennaise ne subvient pas à ses besoins. Ces pauvres valides désignent les vieillards, les enfants trouvés, les infirmes et les incurables. Ce bureau est un organisme de gestion chargé de l’économie et de l’administration de ces personnes démunies non malades. Il est aussi chargé de juger gratuitement les procès et litiges les concernant. Il est composé de 13 administrateurs, choisis parmi les conseillers au parlement de Normandie, les échevins et les chanoines.

Ces personnes ne disposent pas de locaux propres. Ils sont donc contraints de tenir leurs séances dans différents endroits de la ville. Ils vont ainsi errer d’un lieu à l’autre pendant 112 ans puisque c’est seulement en 1646, qu’ils pourront s’installer dans leurs propres locaux.

En 1602, Claude GROULARD, premier président du Parlement de Normandie, achète pour 3 900 livres un grand terrain partiellement construit, ancien marécage asséché, situé sur une partie du faubourg Martainville et en bordure du couvent des Célestins, fondé en 1445.

Les premiers bâtiments y sont édifiés entre 1603 et 1623, puis, de manière échelonnée jusqu’en 1651, date de l’inauguration de la première chapelle le jour de la Pentecôte. Leur implantation correspond à peu près à celle de l’actuelle Cour de Germont.

C’est en 1646, le jour de Pâques, que les administrateurs du bureau des pauvres valides peuvent enfin s’installer dans de modestes bâtiments de bois, couverts de chaume. Ces bâtiments d’origine qui ont totalement disparu au fil des ans, ont été élevés sans plan d’ensemble, avec l’unique souci de satisfaire les besoins pressants de la population et surtout d’héberger les enfants trouvés.

Puis, en 1681, le grand bureau des pauvres valides devient officiellement hôpital général par Édit du Roi Louis XIV « portant établissement de l’Hôpital Général pour le Renfermement des pauvres mendians de la Ville et Fauxbourgs de Rouen (sic). »