Carte IGN photographie aérienne 1950-1955 - Crédit Geoportail
Les voies sont utiles à la compréhension notamment de l’histoire militaire et des relations économiques dans l’Empire romaine. Il est à noter que la Normandie se situe dans la périphérie de l’Empire romain, son réseau routier est ainsi en marge des grands axes. L’étude des voies romaines est complexifiée par des spécificités régionales, telle que l’absence de témoignages de l’existence de bornes milliaires ou leugaires.
Le chemin des fées, situé dans la plaine d’Ormesnil, serait un tronçon de la voie antique reliant Rouen à Arques, ou les territoires occupés par le peuple celtique des Vellocasses au sud et par le peuple des Calètes au Nord.
Plusieurs indices révèlent l’ancienneté du chemin des fées.
En premier lieu, son tracé en ligne droite, caractéristique des voies romaines. Le chemin des fées s’inscrit dans la continuité d’un tronçon découvert en Forêt Verte et de l’actuelle départementale D100. Sur cette dernière se trouve à une vingtaine de kilomètres au nord la commune de La Chaussée Il s’agit de l’un des toponymes les plus fréquent pour les voies romaines. Le tracé rectiligne du chemin des fées et les voies la prolongeant est visible sur les photos aériennes.
Dans un second temps, le toponyme de la voie, son nom, serait un indicateur de sa datation. Une idée largement répandue veut que les voies « des Fées », désigne les routes en ligne droite menant à des lieux doté d’une signification particulière tel que des vestiges protohistorique ou des cours d’eau
La construction du chemin des Fées a été décrite comme suit par J. GRIVAULT en 1962 : « […] formée de deux couches de silex séparées par un feutrage de petits galets morainiques » (des « galets ronds généralement bleutés », il s’agit d’un matériaux local pouvant provenir d’ Hautot-Mesnil où se trouve de vaste excavations.) En effet, il semblerait que les constructeurs de voies s’adaptent aux ressources locales des zones traversées.
Ces galets se retrouvent dans les champs et ont peu été déplacés par les labours selon P.-C. DUVAL. La couche de silex supérieure seraient encore visibles à la surface du champs de nos jours, notamment à l’entrée du Bois de la Motte