L’ancienne école des filles

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Ce n’est qu’à partir de la publication de la loi Guizot du 28 juin 1833, organisant l’enseignement primaire, que la prise en charge de l’instruction primaire devient un sujet au conseil municipal.

Il existe bien pour les filles deux écoles élémentaires, l’une tenue jusqu’à au moins 1826, par Anne Mulot, religieuse, l’autre depuis 1801 par Marie Catherine Renard (1774-1845), qui exerçe encore en 1839.

Le maire, Claude Beau, décide la construction en 1832 sur ses deniers propres d’un bâtiment pour servir de maison d’école rassemblant les garçons et les filles, mais comme le rappelle l’instituteur de Marquemont en 1835, il ne peut y avoir de local mixte.

Aussi la commune doit-elle rechercher un local à louer et le meubler du matériel nécessaire. Le conseil municipal vote le budget.

En 1837, le nouveau maire Renoux propose la création d’une école des filles. Le conseil accède à cette demande mais décide d’entreprendre les dépenses dès que ses ressources le permettront.

Deux ans plus tard, à la fin de l’année 1839, le préfet enjoint les trois communes de Saint Germain, Yquebeuf et Cailly de fonder une école primaire de filles. Bien que le maire de Saint Germain soit réticent (il ne consent une participation que pour les enfants pauvres), la décision est prise. Le local est trouvé, le mobilier acheté, l’institutrice recrutée : la deuxième école communale est ouverte.

Pauline Lefrançois, soeur Apolline, nommée, est remplacée en 1841 par Pauline Bisson, 23 ans. Celle-ci tient avec sa soeur Louise un pensionnat de jeunes filles qui compte 9 pensionnaires en 1846.

Le médecin de l’Hospice général, Raoul Brunon, révèle en 1907, que sa mère, pensionnaire à Cailly chez Pauline Bisson, l’aurait été en même temps que Delphine Couturier, originaire de la Rue Saint Pierre, dont l’histoire a, selon Georges Dubosc, journaliste écrivain, inspiré Flaubert pour son héroïne Emma Bovary. Elle affirme également que deux portraits peints par Joseph-Désiré Court, sont celui de Delphine Couturier.

Sources :

- Archives municipales

- Fonds Véronique Langlois

- Portrait supposé de Delphine Couturier : Rigolette cherchant à se distraire en l'absence de Germain, Joseph-Désiré Court (1844) Musée des beaux arts de Rouen

Pour aller plus loin :

- Delphine Couturier, le modèle supposé de Madame Bovary, a-t-elle été en pension à Cailly ? - par Karl Feltgen (Association Histoire et Patrimoine du Haut-Cailly)

- A propos des portraits supposés de Delphine Couturier par Joseph Désiré Court (1797-1885) (sur le site Flaubert de l'université de Rouen).