Les remparts

A partir de l’extrémité Est de la ville défendue par une puissante porte – la porte St Hilaire – le rempart file vers le Sud puis, brusquement, s’oriente vers l’Ouest suivant le bord d’une vaste zone marécageuse créée par la rivière de l’Aubette. Il se poursuit sur plusieurs centaines de mètres vers la Porte Martainville. A l’angle, on érige une tour de défense progressivement renforcée, la tour du Colombier.

Au XVe et au XVIe siècle Rouen fait l’objet de plusieurs sièges et les attaques se concentrent sur ce secteur. Durant la guerre de 100 ans, la ville est assiégée par les anglais de Henri V, puis par les français de Charles VII et durant les guerres de religion, sous Charles IX par les troupes royales catholiques du Duc de Guise. Le roi de Navarre, Charles de Bourbon, père de Henri IV est blessé à mort sous les murs de la ville. Le rempart s’effondre et la ville protestante est prise d’assaut. Trente ans plus tard : nouveaux sièges par Henri IV en 1589 puis 1592. La ville en sort profondément et durablement ruinée.

Au tout début du XVIIe siècle, la paix revenue, le Bureau des pauvres acquiert quelques maisons qui forment le noyau initial de l’hôpital actuel. Il ne dispose que d’un terrain étroit, entre le rempart, le Robec et à l’Est le couvent des Célestins. Mais progressivement le Bureau des pauvres devenu Hôpital général conforte son assise foncière, restant cependant contraint par le rempart et le marécage.

Au XVIIIe siècle, la ville n’est plus alors une place forte et les remparts sont en grande détruits ainsi que les portes. On construit alors de larges boulevards dont l’actuel boulevard Gambetta. La surface de l’hôpital double permettant de construire une grande chapelle orientée vers le nouveau boulevard, de disposer d’un vaste potager, de réaliser nouvelles constructions et, à la place des remparts, d’aménager au sein de l’hôpital une agréable promenade.