La croix du cimetière

Aux environs de 1820, comme dix autres églises du canton de Clères, l’église de Gouville est détruite. La colonne de la croix du cimetière est transférée à Saint André pour être intégrée au monument déjà en place. Cette colonne en grès est de forme hélicoïdale et sculptée sur ses huit faces. Elle date du 16èmesiècle, est ornée de fleurs, de croix et de coquillages. Pour M. de Duranville (1) ces coquillages font songer à la fragilité des choses humaines : “ Le flot du temps les amène sur le rivage où bientôt après elles sont brisées”. Pour d’autres auteurs (2), les coquilles qu’elle comporte sont une évocation du chemin de Saint Jacques de Compostelle. Cette colonne était située sur un parcours jacquaire Dieppe, Cottévrard et Rouen. André Pilet pense que Cottévrard assurait un accueil des pèlerins dans les locaux de l’ancien prieuré du 12ème siècle.

Le piédestal du monument d’origine, en pierre calcaire, est sculpté sur ses huit faces. Ses faces représentent, dans le sens horaire :

  • Sur le devant, Saint André tenant la croix en forme de X qui servit à son supplice (croix de Saint André).

  • Sur la face suivante, les trois clous utilisés pour la crucifixion du Christ.

  • Ensuite une lanterne, évoquant l’arrestation du Christ qui se fit la nuit.

  • Une colonne surmontée d’un coq et portant un fouet et des verges, instruments de la flagellation.

  • La tête de Judas Iscariote avec sa bourse autour du cou et les trente pièces d’argent de la trahison représentées sur deux lignes.

  • Une main au-dessus d’un tombeau ouvert, avec un linceul.

  • Une croix avec une couronne d’épines suspendues au croisillon.

  • Une oreille, peut être celle de Malchus, que Pierre (frère de Saint André) tranche pour empêcher l’arrestation du Christ.

Un cordon se situe au-dessus de ces huit faces. Sur le dessus du piédestal des sculptures représentent une coupe (peut être celle du Mont des oliviers), des os entrecroisés et des têtes de mort.

Ce monument représente Saint André, dédicace de la paroisse, mais insiste beaucoup sur les instruments de la passion.

(1) Historien du 19ème siècle.

(2) André Pilet : les pèlerins normands vers Compostelle. (ed. Bertout)