La famille Blanche

Trois portraits

d'Emmanuel Louis Blanche

(1824-1908)

petit-fils d'Antoine Louis (1752-1816)

fils d'Antoine Emmanuel (1785-1849)

Une dynastie médicale...

Antoine-Louis Blanche, fondateur de cette dynastie, naît le 23 décembre 1752 à Courgeron, dans l’Orne. Initié à l’art de la chirurgie à Argentan puis à Paris, il vient s’installer à Rouen en 1779 où il se fait agréger au Collège de chirurgie.

Jacobin engagé pendant la Révolution, il poursuit néanmoins sa carrière comme chirurgien en chef de l’hôpital militaire de Rouen et ouvre un cours d’anatomie.

Chirurgien respecté, Antoine-Louis Blanche, franc-maçon et membre du Comité de Santé près la mairie de Rouen, acquiert la notoriété et la reconnaissance de ses compatriotes grâce à son rôle de propagateur de la vaccine à Rouen et en Seine-Inférieure.

Il meurt le 3 mars 1816 dans sa maison de la rue des Bons Enfants, laissant à sa famille une fortune non négligeable. Parmi ses enfants, deux fils s’illustreront dans la carrière médicale : Antoine-Emmanuel-Pascal à Rouen et Esprit-Silvestre (1796-1852) célèbre aliéniste, fondateur de la clinique de Passy et médecin de Gérard de Nerval, dont le fils, Antoine-Emile Blanche (1820-1893), prendra la succession, soignant Guy de Maupassant et de nombreuses autres célébrités. Antoine-Emile Blanche est aussi le père du célèbre peintre Jacques-Emile Blanche (1861-1942).

Antoine-Emmanuel-Pascal Blanche naît à Rouen le 9 décembre 1785. Après de premières études à Rouen, il part pour la capitale et s’inscrit comme élève à l’Ecole pratique de l’Ecole de Médecine de Paris. En 1806, il soutient sa thèse de doctorat puis retourne s’installer dans sa ville natale où il obtient le poste de chirurgien-adjoint de la maison de détention et de correction de Bicêtre, qui comporte un service d’aliénés. Il y organise un enseignement médical complet appelé « l’école Blanche ». C’est dans cet établissement, qu’il fait installer un quartier pour les aliénés où il met en application les recommandations de Pinel, « pratiquant l’isolement et la liberté en vue de la guérison de la folie. »

En 1814, il est nommé suppléant des chirurgiens adjoints des hôpitaux de Rouen et devient chirurgien en chef de la maison de détention de Bicêtre où il doit faire face à la terrible épidémie de typhus.

En 1821, il succède à Lamauve au poste de chirurgien en chef de L’Hospice-Général et est nommé Vice-président de la Société de Médecine de Rouen tout juste fondée. La même année, lors de la création de l’Ecole provisoire de médecine de Rouen, c’est à lui que revient la responsabilité d’assurer les cours de clinique externe, de matière médicale et de thérapeutique pour l'Hospice-Général. En 1828, lorsque cette école se transforme en Ecole secondaire de médecine, il est nommé Professeur des cliniques de l’Hospice Général et de médecine légale.

En 1832, Antoine-Emmanuel Blanche fait son entrée au Conseil municipal de Rouen. Deux mois plus tard, Rouen est touchée par une grande épidémie de choléra et le jeune chirurgien ne ménage pas ses efforts pour tenter d’arracher à la mort le plus grand nombre possible de victimes. En reconnaissance il reçoit la croix de Chevalier de la Légion d’Honneur.

Franc-maçon comme son père, Antoine-Emmanuel Blanche participe activement à la vie intellectuelle rouennaise. Membre de l'Académie de Rouen depuis 1818, il en est le Président pour 1830-1831.

Le 24 janvier 1849, il meurt en pleine séance du conseil municipal frappé d’une attaque d’apoplexie. Trois jours plus tard, a lieu la cérémonie des funérailles à l’Hospice-Général puis en l’église Saint-Vivien. Le 12 juin 1853, son buste est inauguré à l’Hospice-Général et placé près de la porte d’entrée. En 1867, la ville de Rouen, donne son nom à la nouvelle rue qui mène à l’Hospice-Général dont il avait été le chirurgien en chef pendant vingt-huit ans. Son fils, Emmanuel-Louis sera le dernier membre de cette dynastie médicale rouennaise.

Emmanuel-Louis Blanche naît à Rouen le 10 mai 1824. Il débute ses études de médecine à Rouen et en 1849 il est reçu au grade de docteur à la Faculté de médecine de Paris. De retour dans sa ville natale, il obtient le poste de chirurgien-adjoint au Docteur Hélot à l’Hospice-Général puis, en 1853, celui de médecin-adjoint à l’Hôtel-Dieu de Rouen, poste qu’il occupe jusqu’en 1867.

En 1855, lors de la réorganisation de l’école préparatoire de médecine de Rouen, il est nommé professeur suppléant pour les chaires de sciences accessoires, chargé de l’enseignement de l’histoire naturelle. Initié dès l’enfance à l’herborisation par son père, il s’oriente très tôt vers la botanique et, en 1867, il prend la direction du Jardin des Plantes de Rouen et occupe la chaire d’histoire naturelle à l’Ecole des Sciences. En 1865, il fonde la Société des Amis des Sciences naturelles de Rouen et il en devient le Président honoraire en 1875.

Il s’éteint sans descendance, le 28 mai 1908 à son domicile de Blosseville-Bonsecours.

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