L'ancienne maison du juge de paix

Carte postale envoyée à Edmond Spalikowski représentant l'ancienne maison du juge de Paix
Crédit : Google maps

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Jusqu’en 1982, Pierre Mauger, maire de Clères de 1946 à 1965 habite au n°101 de cette rue. Il est le descendant de deux autres Pierre Mauger, maires au XIXe siècle.

Le premier Pierre Mauger, notaire, est maire de 1831 à 1848. Son fils, Pierre Nicolas Mauger, notaire également, devient maire de 1865 jusqu’à sa mort en 1877. Lors des combats de 1870 contre les Prussiens, il sait réduire au strict nécessaire les exigences toujours croissantes d’un ennemi que la victoire rend hautain et difficile. À un officier allemand qui lui donne l’ordre de lui indiquer le chemin, il répond noblement : « Un maire français ne conduit pas des Prussiens ». Lorsque l’armistice est signé, le même officier félicite le magistrat municipal de cette fière riposte (d’après E. Spalikowski).

Un troisième Pierre Mauger, arrière-petit-neveu du premier, est maire à son tour de 1946 à 1965 et habite la maison jusqu’à son décès en 1982. Celle-ci est ensuite vendue.

La rue porte le nom de cette famille qui a marqué l’histoire du village.

La carte postale qui représente cette maison est envoyée à Edmond Spalikowski pendant la guerre 1914-1918, époque où il est médecin militaire à Vernonnet (Eure). Elle est indiquée comme étant la maison de G. Cavé.

Georges Cavé,  juge de paix à Amfreville-le-Campagne (Eure) depuis 1906, à qui le siège de juge de paix du canton de Clères était promis, est par mutation nommé le 8 février 1908. Il reste en poste à Clères jusqu'en 1929. Il habite cette maison, son bureau se trouve à la mairie (l’ancienne, puis la nouvelle).

Erudit, il s'intéresse à l'histoire de la commune de Clères et du canton. Avec Edmond Spalikowski il réalise une notice restée manuscrite sur la commune de Grugny et la création de son établissement départemental. Georges Cavé est également président de la section cantonale des pupilles de la nation et à ce titre il prononce un discours lors de l'inauguration du monument aux morts de Montville le 21 août 1921, commune qui compte 71 orphelins. 

C'est dans cette maison que Placide Alexandre, maire de Mont-Cauvaire et conseiller général du canton de Clères, rencontre pour la première fois Edmond Spalikowski en 1920 : « C'était à Clères, dans le bureau de M. Cavé, juge de Paix, à qui je portais un exemplaire de ma modeste étude sur la Trombe de Monville, en 1845. M. Cavé était un érudit, passionné pour les études locales. Son bureau était entouré de casiers où étaient rangés, soigneusement classés, tous les documents intéressant les communes du canton. » 

En 2015, les nouveaux propriétaires de la maison en cassent l’ancien crépi, déjà visible sur les photos des années 1910, ce qui a permis de retrouver la belle brique de Sait Jean d’origine. 

La construction, présente sur le plan cadastral napoléonien des années 1820, date probablement du XVIIIe siècle.

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