L'église Saint Thomas de Canterbury

Édifiée au XVIIe siècle, dotée d’une nef unique, surmontée d’un clocher d’ermitage, elle est dédiée à Thomas Beckett, Archevêque de Canterbury, assassiné en 1170, pour avoir résisté à la tentative de pouvoir absolu d’Henri II Plantagenêt, il est devenu, en quelque sorte, le symbole de la résistance à la brutale occupation Anglo saxonne de la région pendant la guerre de cent ans.

Thomas Beckett est né à Londres en 1120 de parents originaires de Mondeville près de Caen. Après une éducation à la cathédrale de Canterbury et à Bologne, il est remarqué par l’archevêque de la cathédrale. Elevé au poste de Chancelier en 1155, il devient alors dévoué à son Roi Henri II Plantagenêt. Celui-ci, voulant diminuer les privilèges de l’Eglise, voit en lui l’instrument de ses desseins, lui confiant ainsi l’éducation de son fils Henri le Jeune.

Au décès de l’archevêque en place, Thomas Beckett est désigné, en 1162, comme son successeur. Investi dans sa fonction, son opposition farouche aux ambitions du Roi le poussa en 1164 et malgré le soutien du Pape, à l’exil en France.

Henri II, devant le risque de son excommunication par le pape, fait la paix avec Thomas Beckett et celui-ci rentre alors en Angleterre en novembre 1170. Un mois plus tard quatre chevaliers anglo-normands l’assassinent dans la cathédrale. Il a 50 ans.

Cet assassinat soulève l’indignation dans le pays et dans toute l’Europe, Henri II fait pénitence à Avranches en 1172.

Thomas Beckett est alors vénéré en Bretagne, en Normandie et plus largement en France et en Europe. Il est rapidement canonisé en 1173. Henri II est contraint de faire pénitence sur le tombe de Thomas, celle-ci devenant alors le lieu de pèlerinage le plus prisé d’Angleterre.

En Normandie pas moins de 74 lieux de culte sont dédiés à Saint Thomas de Canterbury comme, près de nous, l’église du Mont aux Malades de Mont Saint Aignan, celle de Gruchet le Valasse, de Pourville et une chapelle de la cathédrale de Rouen.

On trouve à l’intérieur de l’église un autel du XVIIe siècle, des retables polychromes, une plaque obituaire de 1632 de Jean Dennemarche et sur son flanc sud la chapelle Notre Dame de Liesse, construite en 1634 par Jean Fontin du Tôt.

Pour aller plus loin :

Les lieux de culte de Thomas Becket (Jean Fournée - Annales de Normandie 1995)

Thomas Becket: le meurtre qui a secoué le moyen- âge (British museum - en anglais).