La chapelle Vauquelin

C’est en 1783, que sont adoptés les plans de l’architecte rouennais Bernard Vauquelin pour la construction de cette chapelle sur un emplacement appelé « la petite prairie » couvert d’arbres, de loges et de petits bâtiments et dont le portail devrait faire face au boulevard Martainville, aujourd’hui, boulevard Gambetta. Le déblaiement de ce terrain réalisé pour faire place nette et faciliter l’accès à l’église entraînera des dépenses supplémentaires importantes. En effet, le montant de la dépense totale initialement prévu de 150 000 livres, s’élèvera finalement à plus de 344 000 livres en raison notamment de la mauvaise qualité du terrain.

Le 11 juin 1785 est posée la première pierre par Monseigneur de La Rochefoucault, cardinal-archevêque de Rouen et membre bienfaiteur des hôpitaux de Rouen. Les historiens locaux ont souligné la particularité architecturale de cette chapelle. Bernard Vauquelin en admirateur de l’architecture antique l’a en effet bâtie en pierres, sur un plan carré et présentant l’austérité sereine et dépouillée d’un temple romain,

Sur le haut de la façade, on peut lire les trois lettres D.O.M, (Deo Optimo Maximo, locution latine qui signifie « Au Dieu très bon, très grand »). Le tympan est resté non décoré, n’ayant pas reçu l’œuvre commandée auprès du sculpteur rouennais Marin-Nicolas Jadoulle mais jamais réalisée. A l’extrémité ouest de l’église, se dressent deux clochers carrés, percés d’ouvertures et couverts en ardoises. Le 28 août 1823, un coq est placé sur le clocher de droite comme le rappelle l’inscription gravée sur le portail de l’église.

La distribution intérieure de la chapelle est très bien ordonnée mais particulière, en raison de la superposition des ordres et de l’absence de chevets. Sur le pourtour de la nef, on peut voir des étages de tribunes supportées par un ordre de colonnes doriques de gros diamètre posées à cru, sans socle, sur le pavé. Au-dessus, est édifié un ordre de colonnes ioniques terminées par un entablement.

C’est le 25 mars 1790 que le chanoine Papillaud, administrateur de l’hôpital, délégué par le cardinal-archevêque, préside la cérémonie de dédicace de la nouvelle chapelle qui sera fermée en 1791 pour ne rouvrir au culte qu’en 1801.

C’est précisément en cette année 1801 que le maire de Rouen offre à la chapelle de l’hôpital l’orgue construit par Charles Lefebvre entre 1731 et 1732 et qui provient de l’église Saint Nicolas d’Albane de Rouen.