L'église disparue

Comme la paroisse, l’ancienne église de St Germain était dédiée à St Germain. Elle se trouvait près de la rivière, à proximité de l’endroit où existait l’ancien café épicerie. En très mauvais état, elle est rasée au début du XIXè siècle.

Sa plus ancienne mention écrite remonte au 23 septembre 1264, date où l’édifice est visité par Eudes Rigaud.

On trouve aux archives départementales les noms des curés ayant desservi l’église de St Germain du XIIIème siècle à la révolution.

Les registres de catholicité de Saint Germain sous Cailly débutent en 1649. Les divers actes qu’ils contiennent ne sont signés par les parties ou par les prêtres qu’à partir de 1664. On peut y lire les noms des curés et vicaires ayant officié à St Germain, la liste des baptêmes, des inhumations et des mariages (un très petit nombre).

Les archives décrivent « un estat et inventaire que possède la fabrique de la paroisse de St Germain, doyenné de Pavilly, diocèse de Rouen avec la datte des contrats et les charges comme aussy des comptes et dettes passives et actives », ce qui permet de connaître les biens que possède la fabrique.

En 1714, l’église semble dans un état lamentable. Certains murs tombés en ruines ont été remplacés par de simples planches de bois. L’église ne consiste plus qu’en une simple nef. Elle est obscure et humide à cause des fenêtres trop petites et trop peu nombreuses.

Une des deux cloches, datant de 1750, avait pour marraine la marquise de Joyeuse. La révolution lui enlève une des cloches.

Le dernier curé de la paroisse est Philippe Ambroise Salomond Le Baillif. « De bonnes vies et mœurs de discrette personne » il est présenté à la cure de St Germain et installé le 22 septembre 1785 par Pierre Ravette curé de St André-sur-Cailly en présence de Jean Léger curé de Pierreval, curé démissionnaire et Charles Gode vicaire.

Il prête le serment républicain le 13 février 1791. 

Le 23 septembre 1792, a lieu un dernier baptême à St Germain-sous-Cailly. C’est le dernier acte de catholicité signé par Mr Le Baillif curé. (Registre de Catholicité de St Germain-sous-Cailly). 

En janvier 1794, a lieu la plantation de l’arbre de la liberté de la commune de St Germain-sous-Cailly. Le curé Le Baillif doit assister à cette cérémonie. L’agent national de la commune le citoyen Lame fait le rapport de son bon déroulement aux administrateurs de Rouen le 2 pluviose an 2 (21 janvier 1794). (ADSM L 2902)

Après la révolution, Gouville et St Germain-sous-Cailly sont réunies à la succursale de Cailly.

En 1807, les deux communes de Gouville et St Germain-sous-Cailly font des difficultés pour donner les objets mobiliers de leurs églises au profit de celle de Cailly qui est à cette époque dans un triste état.

Dans une lettre du 30 juin 1807, l’abbé Lebaillif devenu curé de Cailly, réclame au nom de la fabrique le transfert des cloches des églises de Gouville et de St Germain « parce que la seule cloche existante à Cailly est tombée et démontée par accident, depuis plusieurs jours, qu’elle ne peut être entièrement rétablie d’ici à quelques mois et qu’il est très urgent, tant pour les besoins de l’église, le service divin, que pour servir au Bourg dans un événement quelconque, d’opérer la transmission des cloches de l’église de Gouville et St Germain dans celle de Cailly, chef lieu de succursale ».

L’abandon de ces deux églises au profit de Cailly est déjà consommé à cette date. Elles vont tomber alors peu à peu dans le délabrement le plus total ce qui va conduire à les raser quelques années plus tard. Les matériaux sont vendus, ainsi que le cimetière (Hippolyte Lemarchand).