L'église ancienne et nouvelle, les cloches

La vieille église démolie en 1893-1894 

Version Française

L’église du XVIe siècle porte des traces du XIe . Elle est transformée par des remaniements et agrandissements successifs. Lors de sa visite du 31 mai 1717, Mgr Claude Maur d’Aubigné,archevêque de Rouen de 1708 à 1719, écrit que la couverture a été nouvellement réparée et note entre autres, concernant l’école : « l’escolage des petits garçons, … y ayant une maistresse d’école fondée par feu monsieur le Comte de Clère qui est de la communauté d’Ernemont. » Cette église renferme avant la révolution des reliques de Saint Vincent diacre et martyr qui ont alors disparu. 

La chapelle seigneuriale, couverte d’un joli berceau de bois et ornée d’intéressantes statues, est séparée de l’église par un mur où une fenêtre percée obliquement laisse voir l’autel. Elle est en outre pourvue d’une cheminée « en sorte qu’on pouvait du coin du feu assister à l’office ». Elle contient le caveau sépulcral des seigneurs de Clères, qui est violé à la Révolution et disparaît.

En mauvais état à la fin du XIXe siècle, malgré d’importantes réparations effectuées en 1823, l’ensemble est démoli en 1893-1894 et Hippolyte Lemarchand, alors maire de la commune, fait édifier l’église actuelle sous la conduite de l’architecte Eugène Barthélémy. 

Église de plan en croix latine, de style néo-gothique, elle comporte une nef coupée par un transept terminé par une abside polygonale. Les murs sont en calcaire et pierre de taille. Disposés en travées, ils sont ponctués de contreforts et percés de baies brisées avec des remplages gothiques. Ils sont coiffés d'un toit à longs pans en ardoise. 

La façade occidentale a une entrée marquée par la tour du clocher néo-gothique, carrée et à quatre niveaux. Elle est couronnée d'une flèche polygonale en ardoise. Les volumes sont clairs et élégants. 

A l’entrée, sous la tribune, une statue de Saint Georges qui se trouvait dans l’ancienne chapelle est conservée.

Le clocher de l’ancienne église renferme trois cloches jusqu’à la révolution. Deux lui sont alors enlevées. La troisième, datant de 1659 était cassée en 1821. En 1869, deux nouvelles cloches sont installées : « Une cérémonie importante mettra lundi prochain (juin 1869) en fête le bourg de Clères. M. l'abbé Caumont, vicaire général, y bénira deux cloches. La première a pour nom Marguerite, nommée par M. Louis-Hector, comte-prince de Béarn, et Mme Marie-Marguerite, duchesse de Choiseul, son épouse. La seconde est nommée Eugénie : par M. Louis Leduc, juge de paix de Clères, et Mme Eugénie Picquet de la Houssiette, son épouse ». Est-ce que ce sont ces cloches qui sont remontées dans la nouvelle église ? Mais l’article suivant nous fait penser que l’installation a posé quelques problèmes :

« Clères le 14 août 1906.  M. le Préfet,  J’ai l’honneur de venir vous exposer que, à la date du 26 juillet 1906, M. Roy, fabricant d’horlogerie à Sainte-Austreberthe, m’a adressé un rapport concernant les cloches de l’église de Clères. D’après ce praticien, les cloches de l’église sont très mal montées et il y aurait danger de chute notamment pour la grosse cloche qui pèse 700 kgs ». Les travaux incombent-ils à la Fabrique ? Le maire doit-il intervenir pour raisons de sécurité ?

Le 22 août 1906, le Préfet répond que les travaux incombent totalement à la Fabrique. La police municipale peut prendre toutes mesures de sécurité. (ADSM  9 V 29) 

Pour aller plus loin :

Fonds Patrice Bizet : Clères - Eglise - Cloches - Notes :