Le château médiéval

L'emprise du château - AD 76

Le premier château fort, appartenant au temporel de l’abbaye bénédictine de Fécamp, est édifié entre le XIe et le XIIe siècle. En mai 1194, lors du conflit entre les Capétiens et les Plantagenêts, il est ruiné par Philippe Auguste après un siège de quatre jours. Il est reconstruit à la fin du XIIIe siècle par Guillaume de Putot, 11e abbé de Fécamp. 


Le lundi de Quasimodo 1382, douze mutins de la révolte de la Harelle sont enfermés au château. Six sont pendus au gibet de Rouen et six sont graciés par le roi de France Charles VI. 


Le château fort est dévasté une seconde fois pendant les guerres avec les Anglais. Il est complètement ruiné en 1472 par Charles le Téméraire lors de sa lutte contre le roi Louis XI. 


Sa reconstruction est menée par Antoine Bohier (ou Boyer) au début du XVIe siècle. Grand bâtisseur mais également fin diplomate, il négocia le traité de Paix entre la France et l’Angleterre en 1510.


Alors que le royaume de France connaît une guerre civile et un éclatement politique sans précédent, le roi Henri IV redouble d'énergie dans sa lutte contre la Ligue et Alexandre Farnèse. Le 25 avril 1592, à la tête de sept à huit mille cavaliers et d'environ quinze mille hommes de pied, le roi quitte Gouy pour rejoindre rapidement Fontaine-le-Bourg. De son logis, il adresse plusieurs lettres à destination de Gilles de Souvré, de l'ambassadeur de France en Angleterre M. de Beauvoir, et au trésorier général Delabarre à Dieppe auquel il demande des vivres. Le lendemain, les renforts espérés rejoignent l'armée du roi avant de partir pour Croixmare. 


En 1649, afin de rétablir la discipline qui, au fil du temps et avec le malheur des guerres, a beaucoup diminué dans l'abbaye, l'abbé commendataire Henri de Bourbon-Verneuil, fils du roi Henri IV et évêque de Metz, estime avec l'accord du roi et du Saint-Siège que le moyen le plus efficace est de l'unir et l'agréger à la Congrégation de Saint-Maur. La baronnie de Fontaine-le-Bourg est attribuée à la mense conventuelle. Les abbés de Fécamp renoncent par là même à la jouissance du château et à ses dépendances. Il devient une exploitation agricole affermée à des laboureurs. 


Devenu propriété nationale à la Révolution, il est mis en vente le 23 février 1790. L’acquéreur, dénommé Plasnage, détruit vers 1793 les vestiges encore présents et morcèle le domaine. Seules deux tours arasées sont conservées.

Alain Dugard