Le Village de tendos

Crédits Alain Dugard

Rattaché à Fontaine-le-Bourg le 24 décembre 1823, par un décret du Roi Louis XVIII, le village de Tendos (Petit et Grand Tendos) possède une longue histoire. Au XIIe siècle, le fief de Tendos appartient à Beaudoin du Bosc. Ce domaine lui a été concédé par Robert Courte Heuse, duc de Normandie, en récompense de sa bravoure lors de la croisade de 1096. Cette puissante famille gère la seigneurie jusqu’à la fin du XVe siècle. Elle passe ensuite dans les mains de la dynastie des « de Cormeilles ». 

Après avoir rendu aveu à l’abbaye de Fécamp en 1515, l’ancienne vavassorie de Jean de Cormeilles est érigée en fief noble le 15 mars 1526. La terre de Tendos est transmise par héritage à la famille « des Pommare ». 

Lors de la Révolution française, les biens des exilés sont saisis et le château, les bois, les fermes et les prairies sont mis en vente. Du château, il ne subsiste que les caves voûtées sur lesquelles a été édifiée une maison bourgeoise (XVIIIe siècle).  A l’entrée de la propriété privée, il existe encore un magnifique pigeonnier du XVIe siècle avec un appareillage en damier. 

En face, à l’angle de la route de Fontaine-le-Bourg et de Bosc-Guérard-Saint-Adrien, une maison de briques domine un espace jadis occupé par l’église paroissiale et l’ancien cimetière. La petite église dédiée à Sainte-Marie-Madeleine, ou Sainte-Madeleine, traverse le temps sans beaucoup d’entretien. Les murs de la nef, le petit clocher et le sol fait de planches disjointes sont régulièrement signalés en mauvais état. 

Selon Hippolyte Lemarchand, mais sans aucune précision, l’église est partiellement détruite en 1793. Elle n’est pas reconstruite et abandonnée par l’organisation ecclésiastique. Le décret impérial du 30 mai 1806 porte que les églises et presbytères supprimés seront réunis aux fabriques et cures de l’arrondissement concerné. En janvier 1807, un premier inventaire du mobilier est dressé en faveur de la fabrique de Mont-Cauvaire. Celle de Bosc-Guérard-Saint-Adrien récupère les fonts baptismaux et l’ensemble des matériaux existants. 

Les biens de la paroisse, l’église, le presbytère et le cimetière sont ainsi successivement vendus par adjudication. 

Au cours des XIXe et XXe siècles, le hameau a prospéré au rythme de l’importante filature de coton établie le long du Cailly. Deux siècles plus tard, les habitants du lieu conservent toujours un fort sentiment d’appartenance à leur ancien village. 


Alain Dugard