Nommé vicaire 1786 dans la succursale d’Esteville de la paroisse de Touffreville, les magistrats municipaux lui demande, le dimanche 13 février 1791, de prêter le serment civique. Ne voulant pas signer le procès verbal, il en est conclu qu’il refuse de prêter serment.
Son dernier acte dans la paroisse d’Esteville est un baptême célébré le 19 août 1792.
On retrouve sa trace dans la liste des ecclésiastiques joints au débarquement des émigrés à Quiberon en 1795, organisé par l’Angleterre afin de soulever l’ouest de la France et vaincre la révolution.
Ces troupes sont composées d’émigrés français ayant fui la révolution, de prisonniers et de quelques troupes anglaises et de chouans. Les navires anglais apportent les armes et le matériel. Les premiers combats ont lieu le 23 juin 1795 et cessent par la victoire des troupes républicaines le 21 juillet 1795.
Parmi ces prisonniers, il y a dix-sept ecclésiastiques dont Jacques Aimable Poulain. Treize sont condamnés à mort le 27 juillet 1795 (9 thermidor an III), dont l’évêque de Dol Mgr Le Hercé.
C’est le 2 août 1795 (15 thermidor an III) que Jacques Aimable Poulain comparaît devant la commission militaire de Vannes. Il y déclare avoir quitté la France en septembre 1792, conformément à la loi du 16 août qui bannit les insermentés et les oblige à quitter le territoire dans les quinze jours. Il nie avoir cherché à nuire à la prospérité de la République et affirme qu’il est prêtre dans le régiment Royal-Louis. La commission lui octroie alors un sursis.
Mais le 13 août 1795, il comparaît à nouveau. Il est cette fois condamné à mort, puis fusillé.
Son nom figure dans la liste du général Louis Lemoine, chargé de gérer les jugements et les exécutions. On y dénombre 713 fusillés, dont Jacques Aimable Poulain, vicaire d’Esteville.
Crédits :
- Episode de la déroute de Quiberon - Pierre Outin (1840-1899) — Musée Anne de Beaujeu, Moulins
- Chapelle expiatoire du Champ-des-Martyrs - Auray Morbihan (Wikipedia).