Durant la Seconde Guerre mondiale, la Seine Maritime a subi de nombreux bombardements allemands et alliés. Au printemps et à l’été 1944 les axes de communications étaient ciblés mais aussi les sites de lancement de V1. Cent seize de ces rampes de lancement, dissimulées dans notre département, provoquent de nombreuses attaques des bombardiers alliés. En réaction, les allemands implantent une défense anti aérienne très efficace : la FLAK (Flugabwehrcanone). Des avions ayant subi cette artillerie se sont écrasés à Frichemesnil :
Le 20 juin 1944 une formation d’avions est prise à partie par la FLAK de la Houssaye-Béranger. Un de ces avions s’écrase en flammes sur Frichemesnil. Il s’agit d’ un bombardier B25C Mitchell du 320ème escadron de la RAF. Cet escadron est composé d’aviateurs néerlandais ayant rejoint l’Angleterre dès l’occupation des Pays Bas par L’Allemagne. Leur objectif était le site de Grand Parc, près de Rocquemont, où étaient stockés des V1. Les quatre membres de l’équipage sont décédés et ont été d’abord inhumés dans le cimetière de Frichemesnil avant que leurs corps soient transférés au cimetière militaire néerlandais de Orry-la-Ville (Oise).
Les victimes étaient : le pilote, den Tex Bondt C.J.; le copilote, Luschen H.; un mitrailleur, den Hollander L. et l’ autre mitrailleur Velleman J.H..
Les Allemands font disparaître les restes de la carcasse du bombardier. Seul subsiste le gouvernail que Joseph Levasseur, devenu maire de la commune, offre à l’association du 320ème escadron, au Pays Bas, en 1989. Joseph Levasseur a été témoin du crash qui a eu lieu à quelques dizaines de mètres de sa ferme.
Le 4 juillet 1944, le lieutenant américain Hubert Bischof du 8è USA, saute en parachute et atterrit dans un pommier près de la ferme de Mme Ratel, face au calvaire, à Frichemesnil. Il est pris en charge par André Hurel, membre des FFI, qui le confie à M. André Colinot garde particulier du Val-au-Bouvier. Ensuite le lieutenant est conduit à la ferme de M. Augustin Vittecoq à Montreuil-en-Caux par André Gosse où il reste jusqu’au 3 septembre 1944 avec d’autres aviateurs avant de repartir pour Londres.
André Gosse dit “le Léopard” était le chef d’un groupe de résistants qui sauva 22 aviateurs alliés. Surtout il transmit beaucoup de renseignements à Londres concernant les déplacements de troupes allemandes, les implantations de DCA et les constructions de rampes de lancement de V1. Les transmissions se faisaient par radio clandestine mais aussi par pigeons voyageurs.