Quatre plaques de marbre noir apposées dans le hall de la porte 5 de cette Cour d’Honneur, rappellent en lettres dorées les noms des principaux bienfaiteurs des Hôpitaux de Rouen couvrant une très longue période allant de 1195 à 1935, dernière année de marquage. On y relève le nom de donateurs célèbres, mais aussi de personnalités diverses, moins connues et parfois très humbles : 1 roi d’Angleterre, 9 rois de France, Napoléon « consul », des maires de Rouen, des administrateurs des Hospices, d’anciens directeurs et économes de l’établissement, des bourgeois aisés de la cité, des employés, d’anciens élèves et même des enfants assistés des Hospices.
Parmi tous ces bienfaiteurs, 4 d’entre eux ayant durablement aidé l’institution et contribué particulièrement à la défense des pauvres méritent d’être cités :
Charles III Maignart de Bernière (1616-1662) : Conseiller d’Etat, janséniste convaincu, familier de Port-Royal, il contribuera principalement à l’édification des hôpitaux Saint-Louis et Saint-Roch (futur Hôtel-Dieu devenu aujourd’hui Préfecture de région) destinés à recueillir les malades atteints de la peste.
Laurent Le Cornu de Bimorel ( ? – 1669) : Sieur d’Igoville, Trésorier de France en la Généralité de Rouen, administrateur résident du « Bureau des pauvres valides », il donnera plus de 100 000 écus à l’institution. Considéré comme le père de l’instruction publique à Rouen, il fera don de 2 500 livres pour la fondation de 3 écoles gratuites destinées aux enfants pauvres.
Abbé Jacques-Christophe de Germont (1684-1763) : Conseiller clerc au Parlement de Rouen, il fera des dons très conséquents à la fois à l’Hospice Général (30 000 livres) et à l’Hôtel-Dieu (14 000 livres). Très préoccupé par le sort des enfants trouvés et envoyés en nourrice par les deux hôpitaux, dont le placement s’avérait souvent dangereux, il est à l’origine de la création d’une crèche, dans le faubourg Saint-Hilaire qui ne donnera pas les résultats escomptés.
Cardinal Dominique de la Rochefoucauld (1713-1800) : Archevêque de Rouen, Primat de Normandie, il participera considérablement à la prospérité de l’Hôtel-Dieu. C’est aussi à lui que l’on doit l’actuelle église de la Madeleine dont la première pierre est posée le 27 mai 1773. Enfin, il contribue à l’édification de la chapelle de l’Hospice-Général par un don de 20 000 livres.