Les anciens jardins

Le Parlement de Normandie crée, en 1534, le Grand Bureau des Pauvres Valides (point d’intérêt N° 22), chargé de recevoir, loger et nourrir les pauvres dont le nombre, suite aux guerres et aux épidémies, atteint à cette époque 15 % de la population. Devenu en 1681 Hôpital Général par Édit du Roi Louis XIV, il est tenu d’accueillir les vieillards, les enfants trouvés, les infirmes et les incurables pendant que l'Hôtel-Dieu reçoit les malades pour les soigner.

Pour nourrir tous leurs pensionnaires et “convalescents”, les hôpitaux fonctionnent essentiellement en autarcie. La subsistance est assurée grâce aux nombreuses fermes (28), moulins (5) ainsi que terres agricoles et bois dont ils sont propriétaires. Le patrimoine foncier de l’Hospice Général et de l’Hôtel-Dieu représente près de 1 500 ha au 19ème siècle.

La vente des excédents contribue aux recettes de ces établissements afin de financer les achats complémentaires.

Si le pain constitue plus de la moitié du budget consacré à l’alimentation, le restant est composé de bière, vin, cidre, eau de vie, confitures, viandes, poissons et légumes.

Des meuniers, boulangers, cuisiniers, bouchers, brasseurs, fontainiers en assurent la préparation, avec parfois l’aide des malades (appelés « utilisés »), encadrés par des religieuses garantes de leur bonne gestion. Celles-ci sont assistées du dépensier chargé de la surveillance de tout ce qui a trait à l’alimentation, du portier chargé de veiller à l’entrée des denrées (il est tenu jusqu’en 1895 de fouiller les visiteurs et de confisquer les aliments trouvés,..) et du cuisinier en chef.

Le jardin de l’Hospice général, situé entre les murailles de la ville et le cours de l’Aubette, sur une zone marécageuse assainie, contribue, comme les nombreux autres et grâce à leurs jardiniers, à fournir les légumes, fruits et herbes nécessaires aux besoins alimentaires.