Le calvaire Carpentier

Jacques Carpentier, né aux Authieux le 7 juillet 1750, président de la Société d’Emulation Chrétienne, est foudroyé, le 27 septembre 1816, par une attaque d’apoplexie, à cet endroit. L’érection de ce calvaire, en 1852 est entreprise par son fils Frédéric Carpentier et son gendre Tissier en exécution d’un vœu de leur père et beau père.

Le terrain où il s’élève est cédé gratuitement par Mr Eugène Quesnel propriétaire aux Authieux.

Mr l’abbé Motte, curé de St Gervais, prêche, bénit le Christ doré, apporté sur les épaules, en procession depuis Bosc-le-Hard. Celles de Clères et de Claville-Motteville se joignent à elle.

Selon le témoignage de Monsieur Dumont, tailleur d’habits aux Authieux et témoin oculaire, Monsieur Carpentier fils est accompagné de douze musiciens de la musique de l’Emulation Chrétienne pour cette cérémonie.

Ce calvaire porte sur son socle, l’inscription suivante :

Elevé le 25 juillet 1852

par la piété filiale

pour accomplir le vœu

de Jacques Carpentier

décédé le 27 septembre 1816

En 1867, la peinture et la dorure du Christ commencent à disparaître. L’abbé Cerveau de Claville Motteville et desservant de l’église des Authieux en entreprend la restauration.

Le Christ, restauré, est replacé sur la croix le 8 septembre 1867.

Voici ce qu’en rapporte l’Abbé Jules Cellier dans sa notice manuscrite sur Claville-Motteville et Gouville en 1872 :

« La peinture de ce calvaire et surtout la dorure du Christ se trouvant usées par le temps, laissaient ce monument de foi dans un état peu digne de la Religion.

Mr l’abbé Cerveau chargé du desservice des Authieux-Ratiéville en qualité de curé de Claville-Motteville voyait avec peine cet état de chose, et depuis longtemps déjà nourrissait le projet de le faire restaurer lorsque, en 1867, le mardi de Pâques, il annonça aux habitants la résolution qu’il avait prise et fit appel à la générosité de ceux qui étaient présents à la messe. Ce projet fut si bien accueilli que ce jour-là même, quoique l’on ne fût pas averti d’avance, la quête faite dans ce but fut assez fructueuse.

Persuadé qu’une seconde quête suffirait pour le paiement de ce travail, Mr le curé donna ses ordres. Le travail fut exécuté et, le 8 septembre de la même année fut choisi pour replacer solennellement le christ à la croix.

Tous les habitants de cette commune et beaucoup de monde des paroisses voisines se rendirent à cette cérémonie. Le Christ fut placé dans le chœur sur une magnifique civière blanche ornée de fleurs. Plusieurs prêtres voisins s’étaient rendus à l’église ; un chœur assez nombreux s’était organisé. Les demoiselles avaient revêtu leurs robes blanches ; les jeunes gens invités par Mr le curé pour porter la civière avaient leurs habits de fête. Le conseil municipal invité à tenir les cordons était réuni. La procession s’ébranle, croix et bannière en tête, pendant que les chantres font entendre les hymnes de l’église et que la cloche fait retentir ses joyeuses volées.

Arrivé au calvaire et le Christ replacé à la croix, tout le monde rangé autour du signe salutaire de notre rédemption, garde un profond silence pour écouter la parole aimée de Mr l’abbé Baudet curé de Clères. L’allocution terminée, tous se remettent en marche vers l’église et la cérémonie se termine par un salut solennel.

La quête a été assez abondante pour payer le travail. »