Les dernières lignes du rapport des officiers de santé commis sur les lieux : Jean Jacques Gamare, ancien chirurgien de l’Hôtel-Dieu, ci-devant Premier chirurgien du Collège des chirurgiens de Rouen, et Pierre Gosseaume, médecin en chef de l’Hospice Général de Rouen. (ADSM76)
L'hôtellerie du poste à chevaux tenue par Mme Gamare à "André sur Cailly" (AHPHC)
Le conseil général du district envoie dès le 26 ventôse deux officiers de santé à André sur Cailly: Jean Jacques Gamare, ancien chirurgien de l’Hôtel-Dieu, ci-devant Premier chirurgien du Collège des chirurgiens de Rouen, et Pierre Gosseaume, médecin en chef de l’Hospice Général de Rouen. Rien de moins !. Ils logent à l'hôtellerie du poste à chevaux tenue par Mme Gamare.
Dans ce lieu, l'épidémie a tué la fille de la maison, âgée de 15 ans, un postillon et une servante est malade avec beaucoup de fièvre. Un autre postillon de ce relais est décédé chez son père et plusieurs personnes de sa famille sont malades.
Ces officiers de santé visitent les malades de Pibeuf où ils rencontrent Mr. Cordier, officier de santé de Cailly, qui les soigne. Ils ont échangé sur la nature de la maladie et sur le traitement employé.
A André sur Cailly ces médecins informent le conseil de la commune de la raison de leur présence. Guidés par Mr Gamare, ils visitent les malades de la commune et des hameaux aux alentours. Ils visitent un jeune malade très atteint chez l’abbé Ravette, ce dernier meurt deux mois plus tard. Ils rentrent à l'hôtellerie du Vert Galant à 8 heure du soir après avoir pratiqué les difficiles chemins de la région.
Le lendemain matin, ils apprennent qu’il y a une nouvelle malade à l’auberge ainsi qu’un charretier. Ils se dirigent ensuite vers Cailly où ils ont rendez-vous avec le citoyen Cordier pour continuer à visiter les malades. Ils soignent des malades à Carqueleu puis à Cailly dont une des filles du maire.
Rentrés à Rouen, ces officiers de santé rédigent leur rapport où ils décrivent la maladie :
Fièvre maligne
Mal de gorge
Fatigue
Perte d’appétit
Mal de tête…………
Ils décrivent également ce qu’ils recommandent comme soins aux malades :
Propreté (laver les habits avant de les porter à nouveau)
Renouvellement de l’air en aérant
Purification de l’air par le feu et le vinaigre
Prise de traitements classiques à l’époque tel le quinquina.
Nous ne savons pas de quelle maladie ont souffert ces citoyens. Cependant il y eut plus de 30 décès à Cailly et à André sur Cailly en 1794 au lieu de 14 en 1793.
Pour aller plus loin :
1794 - Une épidémie bien étrange fait près de 30 morts à Cailly, Saint André et Pibeuf par Karl Feltgen et Michel Lucien