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Dans la monographie écrite en 1920 par Edmond Spalikowski, écrivain clérois et Georges Cavé, juge de paix de Clères, nous trouvons une description très précise de l’église :
“L’église même est une humble construction de silex et de pierres qui a dû surgir du sol au XIIIème siècle, mais de telles modifications y ont été apportées aux XVIème et XVIIème siècles, que rien ne rappelle plus l’époque qui l’a vu naître.
Orientée logiquement à l’est, bornée par un mur qui longe la route de Grugny à St Victor et clot l’ancien cimetière, elle est surmontée d’un pittoresque clocher d’ardoises qui s’incline vers l’ouest comme s’il voulait lutter contre les vents de mer.
La porte d’entrée dont la menuiserie date du XVIIème siècle est protégée par un petit auvent à 5 pans reposant sur 2 contreforts.
L’église comprend 3 parties : la nef, le chœur et la sacristie. Le clocher s’élève environ à 20 mètres. Il renferme une cloche sur laquelle se lit l’inscription suivante : « J’ai été bénie par M. Léopold Augustin Holley curé de la Houssaye Béranger et nommée Marie Antoinette par M. Jean Armand Alexandre de Montlambert par demoiselle Marie Antoinette Alexandre de Montlambert sous la gestion de M. François Dormeny maire de Grugny. Caplain fondeur à Ronlin-Madame en 1820 ».
Le pavage est en grand carreaux de terre cuite à belle marbrure vernissée de 0.28 de côté, et se trouve en contrebas. Cette sorte de pavage a été attribuée à la fabrication rouennaise entre Abaquesne et Poterat.
La nef voutée en bois, blanchie à la chaux est dépossédée d’un sommier qui a été remplacée par un tirant de fer. Elle est éclairée par des vitraux en verre blanc.
Dans le creux du bénitier de gauche est posée une écuelle en faïence de Vieux Rouen.
Les fonts baptismaux ont été enlevés à la suite d’une querelle qui, nous dit-on, se serait élevée entre le dernier châtelain du Bosc Fol Enfant et son curé, au sujet du baptême de l’enfant de ce propriétaire. Le pasteur ne voulant pas célébrer la cérémonie aurait fait arracher nuitamment les fonts, que l’on voit dans le cimetière en face du portail.
Deux vitraux modernes dont l’un a été offert par la confrérie de Ste Avoye en 1901, éclairent le chœur. A droite de l’autel se voit une représentation de Ste Avoye qui attire chaque année le dimanche de la Trinité de nombreux pèlerins.
L’abbé Leleu fut le dernier curé de Grugny. Sa tombe subsiste contre le mur de l’église paroissiale. Son épitaphe élogieuse dans laquelle on l’appelle « père des pauvres, modèle de vertus, regretté de tous » n’attire plus l’attention des fidèles.”