Adelaïde Bauche (1797 - 1869)

English version

Adélaïde Bauche est née à Rouen en 1797 dans une famille bourgeoise normande, son père achète en 1813 une propriété à Esteville.

A 20 ans, très pieuse, elle désire entrer au couvent, mais intérieurement une pensée douloureuse l'assaille car elle prend conscience de tout ce qu'elle allait être obligée de quitter à commencer par le village d'Esteville.

Lorsque, 3 ans plus tard, elle prend comme confesseur, le prêtre d'Esteville Thomas Mascot, celui-ci l'en dissuade.

La semaine sainte de 1841, contrainte d'aller à Esteville, elle découvre le charme de la campagne, la fraîcheur, la ferveur des nombreux habitants pratiquant les exercices pieux. Ce village devient son refuge.

A partir de 1862 elle s'y installe définitivement, elle échange des visites de bon voisinage, elle se sent plus à l'aise au milieu de sa famille, de ses amis et des ecclésiastiques.

Elle tient durant toute sa vie un journal dont on peut tirer de précieuses informations sur la vie rouennaise au 19ème siècle.

Il en est ainsi de la visite de Napoléon Bonaparte en 1810 où elle note que l'empereur “a pris soin de ne pas fraterniser avec les gens qui l'attendaient dans l'expectative, au lieu de cela, il s'est impliqué avec l'élite locale” ou encore l’inauguration de la gare Saint Sever en 1843 avec le défilé des différentes corporations de la ville précédées de bannières ou bien son Voyage en Algérie en 1856-57.

Lorsque sa sœur Louise décède en 1833 à l’âge de 31 ans, elle conçoit pour ses neveux Eugène et Raymond Magnier, le plan de l’éducation maternelle consignée dans un livre édité en 1843. “L’excellente mère, dont la mort vous a privé dans un âge si tendre, avait souhaité que je secondasse ses efforts pour former vos jeunes cœurs à la vertu”.

Elle décède en juin 1869 à l'âge de 72 ans, elle repose dans le cimetière d'Esteville.

Sur sa tombe Raymond Magnier, son neveu, fait inscrire ce verset de l’Evangile :

« Optiman partem elegit, quae non auferetur ab ea »

(Elle a choisi la meilleure part, celle qui ne lui sera pas enlevée).

Une partie du cimetière ainsi que sa tombe sont rasées par les allemands en 1940.

Raymond Magnier, avocat à la cour d’appel de Paris, est maire d’Esteville de 1876 à 1884 et de 1888 à 1892.

Pour aller plus loin :

- Souvenirs d'Adélaïde Bauche (fonds Bizet - Association Histoire et Patrimoine du Haut Cailly)

- L’éducation maternelle Entretiens sur la religion et la morale - 1843

- Mémoire de maitrise réalisé en sous la direction de Serge Chassagne - 1992

- Table des matières de ses Souvenirs conservés (10 volumes) aux Archives Départementales de la Seine Maritime (2J94).