Ernest Conseil (1879 - 1930)

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Ernest Conseil naît à Charleval le 10 septembre 1879. Il fait une grande partie de ses études à Rouen : lycée Corneille d’abord, puis il y débute des études de médecine qui vont lui donner l’occasion de rencontrer pour la première fois, en 1901, Charles Nicolle alors chef de service à l’Hospice Général et chef du laboratoire de bactériologie rattaché à l’école de médecine de Rouen. Appelé par le Dr Brunswic-le-Bihan, chirurgien en chef et directeur de l’hôpital Sadiki de Tunis, réservé aux indigènes, il va partir y terminer son internat. C’est là qu’il est confronté à sa première épidémie de typhus, maladie infectieuse à laquelle il décide de consacrer sa thèse de doctorat. Au sein de cet hôpital, il dirige un petit laboratoire où il fait ses premières recherches en collaboration avec Charles Nicolle, directeur de l’Institut Pasteur de Tunis depuis janvier 1903. Ce dernier racontera : « Au cours de ces essais, Conseil se contamine par piqûre d’un doigt. Il contracte une ostéomyélite qui met ses jours en danger, le torture pendant des semaines, fait de lui, traîtreusement, un esclave des narcotiques et le laisse infirme d’un bras. »

Il va cependant poursuivre ses travaux et grâce à Charles Nicolle, il devient en 1909 directeur du Bureau municipal d’hygiène de Tunis, qui vient d’être créé, et médecin chef du lazaret de la Rabta pour les contagieux. C’est à l’occasion d’une nouvelle épidémie de typhus sévissant en Tunisie, que Charles Nicolle, Ernest Conseil et Charles Comte (1869-1943), découvrent et démontrent expérimentalement le rôle du pou dans la transmission de la maladie. Au cours de ces travaux, Ernest Conseil va d’ailleurs la contracter et ses jours vont se trouver une nouvelle fois en danger.

Pendant la Grande Guerre, en avril 1915, il va s’engager dans la mission médicale française en Serbie. Affecté à l’hôpital de Valievo, il se trouve vite confronté à une grave épidémie de typhus. Puis, à la fin de 1915, devant la poussée des Autrichiens et des Bulgares, il est obligé à une marche de retraite d’un mois dans des conditions épouvantables à travers les montagnes enneigées du Monténégro. Souffrant de gelures aux pieds, il doit subir l’amputation de plusieurs orteils. De retour à Tunis en 1916, il y poursuit ses travaux et sa collaboration avec Charles Nicolle, parfois empêchés pas ses problèmes de santé. A la fin de 1929 il va encore s’illustrer dans l’épidémie de peste pulmonaire qui menace Tunis.

Epuisé, il meurt à Tunis le 5 juin 1930. Pour reprendre l’expression de Charles Nicolle, « les honneurs lui sont venus après la mort. ». En effet, c’est en août 1930 qu’il est cité à l’Ordre de la Nation. Et en 1934, un monument est élevé à sa mémoire à l’entrée de l’hôpital de la Rabta auquel est donné son nom.

Pour aller plus loin :

- Vie et œuvre du Docteur Ernest Conseil - François Boudier - Thèse pour le doctorat en médecine, présentée et soutenue publiquement le 21 octobre 2013 - Faculté mixte de médecine et de pharmacie de Rouen

- Hommage à Ernest Conseil - Charles Nicolle - (s.d.)

- La page consacrée à Ernest Conseil sur Wikipedia