Les anciens commerces

Au milieu du 19ème siècle, beaucoup de Houssayens vivent de l’agriculture, mais aussi de toutes sortes de métiers artisanaux : un maréchal-ferrant, plusieurs charrons, menuisiers, charpentiers, cordonniers, sabotiers, bûcherons, couvreurs en chaume, marneurs... comme dans la plupart des autres villages, mais aussi d’autres métiers moins courants : blatiers (courtiers en grain), meuniers, plusieurs bergers, des gardes-barrières, des bouilleurs de cru… Beaucoup de journaliers, des revendeurs complètent le panel de métiers sans nous renseigner sur les domaines d’activités.

On trouve aussi bon nombre de tisserands, trameurs et trameuses, tailleurs, couturières, blanchisseuses surtout jusque dans les années 1860, date après laquelle leur nombre décroît régulièrement.

En 1851, le recensement mentionne peu de commerçants, hormis un boulanger-cafetier, et un fermier-charcutier. Dès 1866, 3 épiciers et épiciers-cafetiers et 2 bouchers (dont un boucher-cultivateur). En 1891, un débitant et trois épiciers.

Au début du 20ème siècle, les commerces se développent. On compte 4 débits de boisson (dont certains font aussi épicerie) , et un boucher.

 Après la dernière guerre, les commerces ferment peu à peu jusqu’à la fin du siècle, mais leur souvenir reste encore bien présent chez les aînés du village.

L’établissement le plus important est celui tenu par la famille Legras de 1963 à 1996 (après les familles Bottois, Démarest, Pilon, Pointel). La famille exploite aussi une petite ferme attenante.

Les clients trouvent là des produits d’épicerie, de mercerie, d’habillement, des fruits et légumes, des chaussures, du tabac. C’est l’enseigne SANAC de Darnétal qui livre la plupart des produits. C’est aussi un dépôt de pain (d’une boulangerie de Tôtes). Tout le village vient y faire ses courses, ainsi que les pensionnaires de l’établissement de Grugny qui sont de fidèles clients.

La construction d’une salle de restaurant accolée à l’épicerie permet de proposer quotidiennement un plat du jour (pour satisfaire en particulier la demande des ouvriers présents au village !).  Mme Legras fait aussi « cantine » pour les enfants de l’école dans sa grande cuisine. Une moyenne de 25 à 30 enfants y sont accueillis tous les jours. Dans une petite pièce attenante à l’épicerie se trouve la cabine téléphonique. Cette cabine téléphonique avait été installée dès 1913 à l’épicerie de Léon Bottois, dans les mêmes locaux.

En 1992, le couple reçoit le Mercure d’or, distinction remise par le ministre du travail de l’époque aux commerçants performants. C’est le cas de ce café-épicerie-restaurant-cantine-cabine téléphonique, le cœur du village.

M. et Mme Legras vendent leur café-épicerie en 1996. Les repreneurs  ne réussissent pas à maintenir l’activité plus de 5 ans.

Le café-épicerie-garage Quesnel (anciennement Fémel) se trouvait derrière l’ancien presbytère, actuelle mairie. Dès 1901, au même endroit, Ferdinand Fémel est débitant, en 1906, il est noté charron ; son fils est ensuite garagiste pendant que sa femme tient une épicerie dans la cuisine familiale. La belle carte postale représentant un gros pommier creux dans lequel se cachent des enfants a été prise dans la cour derrière l’habitation dans les années 1920. La famille Quesnel a repris l’ensemble de ces activités jusqu’en 1976. Les locaux sont ensuite devenus une maison particulière. 

Le café Lefebvre se tient dans la partie du village proche de Grugny. Il est très fréquenté par les pensionnaires de l’établissement à proximité, qui n’hésitent pas à venir réveiller le patron très tôt le matin pour venir boire un coup ! M. Lefebvre les sert de sa fenêtre, vêtu de son maillot de corps et de son pantalon tenu par des bretelles, ce qui lui a valu le surnom de “Père la bretelle”.

Un 4ème café existe, semble-t-il, au début du 20è siècle, mais le souvenir en est perdu. 

Les différents recensements énumèrent plusieurs noms d’épiciers, sans qu’il soit possible de retrouver l’emplacement de leurs échoppes.

En 1906, on trouve mention de Mme Savoix, bouchère, et de ses deux fils, commis bouchers. Ensuite, il y aurait eu la famille Dorange (recensement 1926), puis en 1936, M. Authouard aidé de Fernand Chandelier, commis.

La boucherie Chandelier est ensuite reprise par M. et Mme Démarest, et enfin  par la famille Vigneux, à partir de 1961. Celle-ci a laissé des souvenirs bien précis : les animaux - bœufs, moutons, cochons - sont abattus sur place dans le fond de la cour. Un charcutier y prépare des produits crus et cuits. En dehors de la vente à la boutique, le boucher fait également des tournées et les marchés de Bosc le Hard et Clères. Après le décès prématuré de M. Vigneux en 1973, l’activité a pu durer jusqu’en 1996 grâce à l’aide d’un oncle de Mme Vigneux et d’autres personnes de la famille, en particulier des enfants qui font les tournées à vélo ou en mobylette. M Raymond Démarest, boucher à l’établissement de Grugny, vient  aider le samedi à ficeler les rôtis et aiguiser les couteaux. 

Le village a encore compté quelques couturières au 20è siècle. Les dernières sont Mmes Adrienne Mauger (1882-1968) et Marie Pigné.

Un réparateur de montres, horloges et affûteur de couteaux Charles Lemonnier (1906-1973) est également encore dans les mémoires.